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lundi 12 mars 2007

Le printemps est de retour... tirez à vue.

Hé oui, c'est désormais inévitable : le soleil brille, les oiseaux chantent, l'herbe verdoie, les arbres et les boutons des adolescents bourgeonnent, une douce tiédeur envahit l'air qui se charge de bucoliques senteurs végétales... On n'y coupera plus, le printemps est revenu.

Non pas que je sois rétif à la mièvrerie poétique qui sublime cette saison sensée tout faire renaître. Je ne suis pas non plus allergique au pollen, et je ne compte pas m'étendre sur la catastrophe écologique qu'est le recul aussi flagrant de l'hiver face aux douces températures, témoignant du réchauffement climatique dont seuls les ahuris désormais peuvent encore douter.

Non, ce qui m'énerve au printemps, c'est que c'est la saison des amours. Et l'espèce de primate glabre à l'encéphale soi-disant supérieurement développé à laquelle j'appartiens ne fait pas exception à la règle. Tous les ans c'est pareil. Ca ne manque jamais. On sent la douceur printanière, on délaisse les manteaux-bibendum à la sexytude des plus relatives, qu'on échange quand on est une femme contre des vêtements échancrés qui laissent bien respirer les avantages féminins, on songe que sentir les pieds froids de quelqu'un d'autre dans un lit ne serait plus aussi dérangeant par ce beau temps, on se dit que se balader dehors main dans la main ne serait pas aussi désagréable que pendant le blizzard de l'hiver, on sent monter les hormones, et là c'est le drame: on finit par voir fleurir autour de soi des couples par douzaines, collés comme des aimants sur un frigo et avides de se rouler dans l'herbe et de dresser des cartes topographiques de l'intérieur buccal de son conjoint. Les célibataires délaissent leur humeur revêche-à-cause-du-froid, se coulent de douces oeillades, les soirées deviennent des courses au casage et on finit par passer de l'appartenance à la majorité absolue de célibataires à la minorité plainte par les duos.

En un week end, j'ai vu six célibataires (disons cinq et demie) former trois couples. Que des potes, évidemment. Et bien entendu je ne fais pas partie des six. Bon.

Alors avant qu'on lève les yeux au ciel, oui j'assume mon hypocrisie: si je parvenais moi aussi à suivre la printanière coutume et à profiter du retour du beau temps pour déambuler amoureusement main dans la main avec une charmante demoiselle, je ne serais pas en train de râler. Malheureusement, hiver comme été, mes talents de séducteur restent des plus anecdotiques, quand bien même je voudrais les exprimer. Pour une fois que je commençais à me sentir bien dans mon célibat, entouré de gens qui le sont aussi et le vivent bien (ou qui y survivent en tout cas), voilà que tout s'émiette. Génial.

Alors que faire? Draguer la première venue pour faire comme tout le monde et dissiper le malaise? Ceux qui me connaissent doivent déjà être en train de rigoler à l'évocation de cette idée. Faire comme si de rien n'était? Difficile de ne pas se sentir à part avec un emploi de maître chandelier...

Alors une seule solution: espacer les soirées avec les potes casés, et prier pour que s'ils rompent ça se passe bien entre eux quand même. J'adore faire ce genre de choix. Mais comme d'hab, c'est les couples qui ont commencé m'sieu.

A part ça, un truc encore plus nul que le célibat (et j'ai cherché longtemps) : la spatialisation.