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jeudi 11 octobre 2007

Un jeudi à Lille

"T'as du bol que je sois pas ta copine!
- Ca, tu l'as dit!"
Poulette et Moune, dialogue au supermarché
Aujourd'hui, j'ai passé une journée... comment dire?

Allons-y dans l'ordre. D'abord, ma Puce m'a perverti en me forçant à regarder des séries (que je n'ai bien évidemment absolument pas téléchargées illégalement sur le net, ce n'est pas mon genre, allons donc), ce qui fait que, tout à mes fous rires devant David Duchovny dans Californication, je n'ai pas vu le temps passer, et je suis allé me coucher fort tard.

Jusque là, rien de très étonnant, me direz-vous. Certes. Mais attendez voir.
Le lendemain, c'est-à-dire aujourd'hui, je n'avais pas cours de la journée. Là, vous vous dites: bah, tant pis s'il se couche tard, il a sans doute fait la grasse matinée. Si, il y a des gens qui s'intéressent assez à ma vie pour penser ça devant mon blog. Je crois.
Bref, en fait, non, car en jeune homme studieux ayant pour but dans la vie de devenir cadre supérieur (oui parce que bac+5 ça équivaut à cadre sup, c'est la honte, j'aurais du m'arrêter en licence), je me suis levé à 7h pour aller à la fac bosser mes rapports d'océano, avec les deux nanas qui ont le privilège et l'honneur de me servir de coéquipières.

Bon, je déteste dire du mal, mais... hein? Comment? Bon ok, j'ADORE dire du mal, donc je ne vais pas me priver. Mon équipe est l'équipe des rebuts. A Wimereux, au moment de faire la bamboche, on était tous potes, mais quand il s'est agi de former les équipes de travail... Les quatre nanas-super-copines-pyjama-partie-power (je suis cynique parce que blasé) se sont mises ensemble, les quatre anciens (enfin les trois mais la quatrième est rapidement devenue leur pote) ensemble, et qui qui restait, devinez? Moi, et les deux nanas en question. L'une a quand même pas mal bossé l'algologie, donc c'est bien. Mais l'autre... sans vouloir être méchant... non cette fois-ci c'est vrai... elle est sympa et tout, mais voilà... il a fallu lui dicter son rapport du début à la fin. Alors qu'elle était sensée le bosser et présenter une version quand même bien ficelée aujourd'hui. Alors ok elle est comoréenne, mais elle parle très bien français, elle écoute du RnB et tout et tout, alors pas d'excuse, ce n'est pas parce qu'on écoute de la musique de merde qu'on est forcément une cruche ("ah bon?" "non, la Poulette écoute Edith Piaf, c'est bien la preuve")(première pique du billet pour toi ma poule, mais ce n'est pas fini!). Alors rester cloîtré à la BU entre 8h et 15h30 avec une demie heure pour manger, bizarrement ça m'a usé.

Je suis donc allé, une fois ces p***** de rapports à peu près terminés, me relaxer en faisant du shopping. Non, je ne déconne pas en plus. Mais attention, pas du shopping "oh-la-la-elle-est-trop-sexyyy-cette-jupe-tiens-moi-ça-je-l'essaie-oh-elle-me-boudine-pas-un-peu-quand-même-allez-viens-on-va-essayer-les-chaussures-en-face". Non, un vrai shopping de mec, de vrai mec, viril, suintant la testostérone, velu et tatoué, tout ça. Genre:

t = 0 : entrée d'un pas ferme et vigoureux dans le magasin d'articles de sport.
t = 20s: après traditionnel matage viril des caissières, direction sans hésitation vers le rayon des maillots de bain.
t = 35s : arrivée au bout du rayon en question sans faire de détour par chacun des autres rayons.
t = 45s: unique passage dans le rayon pour évaluer les articles.
t = 1mn: choix et décrochage de l'article, un maillot-boxer noir sexy et sobre, à mon image (vos gueules ceux du fond)
t = 1mn25: essayage de l'article dans une cabine adaptée. Je connais ma taille, je n'ai pas pris six fois le même article de XS (au cas miraculeux où j'aurais maigri) à XXL (dans le cas non moins miraculeux où je serais parvenu à avaler une vache sans mâcher) mais un seul, qui m'allait à merveille.
t = 3mn: passage en caisse (un peu de queue), paiement de l'article.
t = 3mn15: remise du baladeur dans les oreilles, fin de la séquence shopping.

Et après il y a encore des mauvaises langues qui doutent de la supériorité masculine...

Bref, quand je suis sorti, le portable sonne, je manque l'appel, c'est la Poulette, je la rappelle. "Tu veux venir acheter du lino avec moi?"

Moi, naïf comme pas deux, pensant bêtement que ça me fera prendre l'air: "oui d'accord, je pose mes affaires chez moi (je sortais de la fac) et je viens".

Retour chez moi, je pose mes sacs, allume l'ordi (réflexe de geek, j'assume) et bavarde avec la Poulette, qui ne sait pas du tout où aller l'acheter, son lino. Finalement on décide d'aller à Leroy Merlin. Il y en a un sur le trajet de métro entre Grand Palais et Montebello, je suis chargé de voir où est l'édifice et de retenir à quelle station il faut descendre.

Sur le trajet, je tourne la tête partout, comme une poule hystérique. Pas de Leroy Merlin. Un Lapayre, par contre, ce qui revient à peu près au même. Mais quand j'arrive à Montebello, la Poulette est catégorique : non, elle veut un Leroy Merlin, j'ai du mal regarder. Bon. J'admets, peut-être, après tout j'ai certainement mal regardé juste après être sorti du tunnel, c'était peut-être là. Nous refaisons donc le trajet en sens inverse. Pas de Leroy-Merlin. Je jubile. Elle dit que ça doit être plus loin, vers sa fac, à Tourcoing. Bon. Allons-y.

Nous passons vingt bonne minutes dans le métro, à bavarder de choses et d'autres (elle dit que je dois me faire couper les cheveux et que le poil ras ça m'irait bien...). Et puis j'ai un coup de génie. Et si le Leroy-Merlin était dos à nous, du côté où nous ne regardons pas? La Poulette me trouve diablement intelligent, et nous sortons du métro (à Jean Jaurès: pour ceux qui ne connaissent pas, ça fait... euh... plein de stations!)(j'ai pas dit que je connaissais non plus) pour le reprendre en sens inverse.

Rien, rien, rien, rien, ah! ...non rien, rien, rien... Tu es sure de ne pas vouloir aller à Lapeyre? lui demandé-je, un poil lassé. Non parce qu'il y a écrit "tout pour la maison" dessus, il doit bien y avoir du lino...

Là, elle met la main devant sa bouche, écarquille les yeux, et me dit "y'a écrit ça dessus?"
"Oui."
"Ah... Je crois que j'ai confondu, c'est à ça que je pensais... J'ai du imaginer que c'était un Leroy-Merlin..."

Elle n'était pas sure, donc je suis resté zen, et on a fait le trajet jusqu'à atteindre la Porte d'Arras. C'était évidemment le bon magasin. Rhaa, donc. Mais comme je suis un mec adorable je n'ai presque pas râlé. J'ai juste décrété que c'était un peu facile de dire que j'étais une tanche en orientation, alors quelle, hein, bon. Remarquez j'avais oublié le mémorable épisode où elle et moi devions trouver un camping dans une ville inconnue... Quelle belle balade ce fut.

A Lapayre, pas de lino. Bon. A chacun des magasins qu'elle voulait me faire voir, pas de lino, ou fermé. BON. Finalement on s'est retrouvés à Champion à acheter deux nappes en plastique. Et finalement on a fait ses courses. Entre deux discussions philosophiques ("pourquoi une nappe ronde de 1m40 de diamètre c'est aussi cher qu'une nappe de 1m40 sur 2m??"), un parapluie rose et une caissière morte de rire de notre attitude de vieux couple querelleur ("Ah, y'a pas de prix sur les pommes!" "Attendez je vais voir..." *va voir* "Y'a rien écrit, juste "raisin d'Italie, 1€90 le kilo..." "Je vais voir!" *elle va voir* "Y'a rien d'écrit..." "Je te l'avais dit!! Genre je sais pas lire!" etc etc), on finit par se retrouver devant un kebab de Planète Bleue (selon elle le meilleur kebab de Lille)(j'aurais bien donné mon avis mais la sauce samouraï dans mon kebab a eu raison de mon sens du goût avant que je puisse ressentir quoi que ce soit) chez elle à jouer avec son chat. Kebab qu'elle m'a payé, vu que ma carte bleue semble décidée à me faire chier et refuse de cracher le moindre biffeton. Mais on ne m'achète pas, et je l'ai percée à jour: elle voulait juste que je ne sois pas trop dur avec son sens de l'orientation de plante en pot.

J'ai d'ailleurs appris aujourd'hui que le copain d'une des filles que j'ai embrassé à la soirée arrosée chez la Poulette, devant lui, consentant, par ailleurs, me pensait gay, et que c'était pour ça qu'il m'avait autorisé à tester les lèvres de sa douce. Il paraît qu'il était pas jouasse quand il a appris que j'étais hétéro comme pas deux.

C'est pénible d'ailleurs, tout le monde me prend pour un homo. Je dois avoir le physique de l'emploi. Je vais peut-être étudier plus sérieusement la proposition de la Poulette de me couper les cheveux...

A part ça, j'ai vu un bô papillon aujourd'hui à la fac, et j'ai fait une jolie photo.