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samedi 22 septembre 2007

Comment dire... Pfouh!

"J'adore agrandir le cercle de mes amis!
- M'approche pas, sale pervers!"
Dialogue à Wimereux

Ah mes amis, que de choses à raconter! Je rentre tout juste de la station marine, et autant je suis content de pouvoir enfin dormir plus de trois heures cette nuit, autant je suis parfaitement dégoûté que ce soit déjà terminé. Les gens, profs comme étudiants, étaient géniaux, et j'ai adoré l'ambiance colonie de vacances pour adultes. Ce qui fait qu'à la fin, j'ai un peu le même genre de coup de blues coutumier à ce genre d'expérience, en moins prononcé quand même, parce que les étudiants et les profs, je les retrouve lundi.

Commençons par le commencement. Je suis donc parti dimanche après-midi rejoindre les deux filles de ma promo que j'avais rencontrées à ma réunion de pré-rentrée, et une autre made in Comores. Crevé pour cause de nuit passée en poulailler avec une personne que je ne nommerai pas par pure charité, je me suis lamentablement enfoncé dans le sommeil.

En arrivant, personne pour nous accueillir: c'est le week-end, la station est fermée, le dortoir est fléché, débrouillez-vous. Bon. On n'est pas non plus des débiles, on monte les marches, on s'installe (premiers arrivés, premiers servis: je monopolise le box en face de la salle de bain avec la douche, et les trois filles se jettent sur le seul box n'ayant aucun lit superposé, qui deviendra par la suite le salon du soir où on se retrouvait pour bavarder de tout et de rien.

Deux autres filles arrivent quelques temps après nous, que nous retrouvons pour manger après avoir bravé le vent glacé et aussi violent qu'un rugbyman qui... euh... qu'un rugbyman. On bavarde, on fait connaissance, on mange nos pâtes à emporter, nos pizzas et nos sandwiches, c'est sympa, tout ça...

On fait également connaissance du Blaireau. Un thésard, qu'un autre stagiaire qui s'est avéré être le pote d'une des nanas venues avec moi (dur de suivre non?) déteste farouchement, qui est déjà marié (avec une nana qui "suinte la graisse par tous les pores de sa peau" selon un mec de la promo), qui en a "jusque là" des déchets, euh-steuplé, t'vois, parce que enfin quoi, les petits stagiaires de M1 ils font quand même chier de mettre leurs emballages vides dans NOTRE poubelle, ces nazes, enfin merde, est-ce qu'on chie dans leurs cahiers nous? Enfin vous voyez le genre... J'ajoute à cela qu'il suit les matches de rugby avec l'enthousiasme d'un yorkshire en rut et l'intellect d'une poule écrasée par une déchiqueteuse, comme il nous l'a démontré lors du premier soir en parlant tout seul, tel un bon gros crétin de supporter, en conseillant "du soutien, du soutien!" à l'équipe et en demandant à tel ou tel joueur de profiter de la brèche qu'il voyait très bien, lui, de haut et à la télé, enfin merde, sont vraiment mauvais ces rugbymen enfin, pas foutus de visualiser instantanément l'intégralité du terrain, la répartition des joueurs et leurs mouvements potentiels pendant qu'ils jouent!

Sans oublier qu'il a accompli cette fervente démonstration de patriotisme sportif en faisant du yoga chelou et des étirements sur une couverture, alors qu'on utilisait sagement les chaises...

Bon, là, il y en a qui se disent "mais il aime le rubgy maintenant, lui? Il regarde les matchs?" Eh bien non. Il se trouve que je n'ai pas encore succombé à la trépanation des masses par le sport collectif. Mais comme je suis un sale fourbe félon et servile, histoire de m'intégrer, le premier soir, j'ai regardé la première mi-temps. Je n'ai pas compris le quart des règles, juste qu'on avait le droit de se mettre sur la gueule pour poser une baballe dans l'herbe, et qu'une fois que c'était fait, on devait transformer l'essai en shootant dedans, la baballe devant passer entre les deux poteaux. Mais tout le monde avait l'air de trouver ce troupeau informe de boeufs en t-shirts moulants fichtrement techniques, donc je n'ai rien dit.

Je ne vais pas raconter en détail mes journées, je vais donc seulement bavarder de ce qui m'a marqué.

D'abord, les gens. A onze, je me disais, il va y en avoir qui vont se mettre sur la gueule, c'est obligé. La promiscuité six jours? Il va y avoir des morts. Et bien non. Les dix étaient parfaitement géniaux. Certains plus que d'autres, certes, mais chacun ses goûts après tout. Aucune prise de tête, aucun litige, aucun problème, tout le monde en bande, tout le monde soudé, le pieds. Il y avait évidemment des affinités plus importantes entre certains, mais ça n'a pas mis en péril la cohésion globale du groupe. Pour ma part j'ai eu l'impression de m'entendre bien avec tout le monde, et plus particulièrement les deux seuls autres mecs et trois filles plus que géniales. La raison de la "séparation" étant nos manières respectives de passer nos soirées.

Second point, donc, les soirées. Ca commençait fort, le deuxième soir on était déjà allés acheter de l'alcool (ou peut-être le troisième, chais plus). Dans l'ensemble, après le match de rugby de dimanche soir, mes soirées se sont composées de beuveries, de cap's, de fumage de clopes dehors (je ne fume toujours pas, mais eux si)(enfin la plupart), de loups garous, de parties de cartes (trou du cul et tarot)(oui j'ai (enfin) appris le tarot) et de fous rires généralisés. Tous les soirs, jamais couchés avant 2h du mat (on se levait entre 6h30 et 7h30 tous les matins), aucune engueulade, aucune prise de tête, bref, le pied. J'ai adoré. Je reviendrai plus tard sur THE soirée d'hier soir, qui mérite de finir cet article.

Troisième point, les amours. Je suis tombé amoureux trois fois en une semaine.

La première, c'était de la mer. J'ai toujours aimé les mers nordiques (contrairement au vilain lac salé que constitue la Méditerranée), mais là c'est vraiment de l'amour fou. L'eau grise, verte ou bleue, le vent, les dunes, les marées, le ressac, la mélodie des cables sur les mâts des bateaux (on dirait les mobiles indiens en bambou), les galets, l'odeur de varech, les algues... J'ai adoré tout ce qu'on a fait, même les manips en labo, mais ce que j'ai vraiment... merde y'a pas de mot mieux qu'adorer... enfin voilà, c'est le bateau. Le bateau de la station était, paraît-il, pas du tout stable. On était deux sur les onze à ne pas avoir été malades. J'ai le pied marin!! Grande nouvelle, parce que je n'étais plus monté sur un bateau depuis un bail... Bon, la seule conséquence était que je bossais tout le temps pour faire les manips, pendant que les autres faisaient de leur mieux pour garder le contrôle de leur estomac. Il y avait aussi les sorties, les algues, les plages, que des trucs géniaux...

Enfin voilà, je ne suis pas encore certain que l'océanologie soit ma voie (j'ai une peur panique de la plongée sous-marine et je n'aime pas les poissons, les coquillages et les vers, et je ne suis pas certain que mon intérêt pour les mammifères marins et les algues suffise), mais en tout cas, la mer, si. Je songe même de plus en plus sérieusement (déjà!) à m'orienter sur le master pro de conservation du littoral proposé dans ma fac, et il est établi que si j'habite en France, ce sera au bord de la Manche ou de l'Atlantique, et de préférence en Bretagne, le tout dans un port.

Mon deuxième amour, partagé avec les Onze de Wimereux (le nouveau nom de notre petit groupe), c'était la cuisine. La cuisinière chargée de préparer le repas était un cordon bleu de première. Rien que repenser à sa quiche lorraine, à sa tarte au chocolat et à la crème ou à ses crèpes au jambon, ça me fait saliver. Le résultat négatif est que les Onze doivent commencer un régime dès demain pour retrouver leur poids normal, et ce pour les six ans à venir. J'en profite pour parler de Trente Millions d'Amis, qu'on huait dès qu'on voyait le générique et qui nous a fait passer de bons moments à table (entre le chien qui a sauvé Marseille d'une bombe (qui était un "désagrément" pour l'une des nanas du quartier), le clébard qui monte aux arbres ou le marathon avec un chien attaché à la taille pour courir à son niveau...), sans pour autant éteindre la télé.

Et mon troisième amour, quand même, est une nana, l'une des Onze. Des fois qu'elle ou qu'un autre passe par ici, je vais m'abstenir de trop en raconter, d'autant que je ne suis même pas certain de ce que je pense, veux ou ressens, et que ce que je prends pour un potentiel début de grand amour va peut-être (même certainement vues mes aptitudes à me comporter comme le dernier des abrutis devant une nana qui me plaît) se casser la gueule en vitesse. Je ne suis sorti avec personne et je doute qu'elle sache qu'elle me plaît, et dans un sens, tant mieux. J'ai besoin de temps avant de savoir si j'ai vraiment l'envie et la capacité de retomber amoureux, et si j'ai acquis celle de pouvoir rendre une fille heureuse. Bref, j'arrête d'en parler, ça va me stresser cette histoire, je ne sais même pas si ce n'est pas qu'un intérêt passager qui va s'éteindre aussi vite qu'il a atteint la croissance exponentielle...

Ah la la mes amis, que d'émotions...

Ah oui, et puis il y a la soirée. Celle de la fin, la toute dernière avant le grand départ, avant le dernier jour. En fait on passait d'ordinaire les soirées séparés en deux groupes: cinq nanas et un stagiaire de la station dans le dortoir à bavarder (moi et une des nanas de l'autre groupe y participions de temps en temps); et les deux autres mecs et deux nanas en bas, avec moi et l'autre fille, à jouer aux cartes ou au cap's et à picoler comme des perdus. Vendredi soir, on a tordu le cou à cette ségrégation qui n'existait en fait pas réellement (elles avaient juste la flemme de descendre pour nous voir jouer aux cartes et nous de monter jouer en haut), et on a fait une putain de soirée tous ensemble, avec cap's généralisé mode règles barbares (à savoir "règle 1: tirez à vue" et "règle 2: tous les coups sont permis!"), balade sur la digue et pochtronnage en règle, et surtout, après des heures de délires en tous genres à la fin desquels on s'est retrouvés à quatre survivants, deux filles et deux mecs, le bain de minuit. A quatre heures du mat. En sous-vêtements. Torchés comme des Polonais. Sous la pluie et le vent. Dans une eau à quinze degrés. Avec des cours à 8h30 le lendemain. Ben on y est allés, et c'était plus que cool. Le grand souvenir de Wimereux. Avec la douche consécutive, quasiment les quatre ensemble (non, il n'y a eu aucun débordement, même bourrés on sait (à peu près) se tenir), au cours de laquelle on m'a chourré toutes mes fringues et où j'ai du aller fermer la porte vêtu comme une sculpture de héros grec avant de retrouver mes effets dans les toilettes d'à côté. Après quoi, discussion en sous-vêtements à trois sur le palier. Très drôle aussi.

C'est marrant, parce que je suis normalement d'une pudeur absolue, et j'avoue que je suis moi-même étonné d'être resté sous le regard d'un mec et d'une fille en boxer, d'avoir osé me déshabiller devant eux pour aller me baigner, d'accepter que l'eau fasse pointer visiblement ce qu'il ne faut pas et rétrécir très visiblement ce qu'il ne faut surtout pas, d'être sorti nu comme un ver de la douche avec la possibilité d'être vu par une nana et la certitude d'être vu par un mec, et d'avoir également osé des vannes comme tirer le rideau derrière lequel une des nanas prenait sa douche (je n'ai malheureusement rien vu, rhaaa, d'ailleurs).

Enfin voilà, il doit y avoir des milliers d'autres anecdotes que j'ai oubliées et qui me reviendront peut-être plus tard (ou peut-être pas, d'ailleurs), m'enfin... Je crois que j'ai dit tout ce que j'avais envie de dire. J'en rajouterai peut-être plus tard, pour bien fixer mes souvenirs.

Annexe: j'ai envoyé un soir un texto vide à la Poulette. Pas fait exprès. Elle m'a renvoyé
"tu m'as envoyé un texto où y'avait rien de marqué". Ce à quoi j'ai répondu:
"pardon... c parce que g la tete vide. Jt'aime poulette. Chuis bourré t'as deviné ?"

Je suis étrangement spirituel quand je suis bourré... Je vais peut-être m'imbiber plus souvent.

A part ça... 'tain, vivement janvier qu'on recommence la même chose, en module "océanologie biologique!"