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vendredi 29 juin 2007

Apparition du passé

"Le passé, c'est comme le fromage: c'est bon quand c'est frais, mais au bout d'un moment, il faut s'en éloigner sinon ça sent mauvais."
Emmanuel Kant

Appelez SOS fantômes, les spectres de mon passé reviennent me hanter!

Ce matin, j'ai été quasi-réveillé (je m'étais levé depuis 10 minutes) par un coup de téléphone à la maison, pour moi. Déjà ça, c'est quelque chose de super rare, ils ne sont pas nombreux ceux à avoir le numéro de ma maison. Et en fait c'était explicable: au bout du fil se trouvait S., une ancienne connaissance du temps de mes peu glorieuses années de collège. A l'époque j'avais du lui donner le numéro de la maison.

Pour bien recadrer, je résume le collège comme suit: années de MERDE. Je venais de déménager dans le Sud et au moment où je suis arrivé au collège de St Maximin, je sortais d'une dépression. Le collège, c'était être mal dans ma peau, me sentir minable, passer pour "l'intello" de la classe parce que j'avais compris que Pythagore n'était pas un groupe de rock, avoir l'air du blaireau de service parce que je ne savais pas ce que signifiait l'argot sexuel du sud (exemples hauts en couleur: vié, pachole, furer et autres joyeusetés), être le petit jeune de service qui a sauté une classé, bref, il m'a fallu un peu de temps pour m'intégrer (genre j'étais à peu près à ma place en juin de mon année de troisième).

A l'époque, j'avais quelques "amis". Je m'entendais bien avec les éléments marginaux de la classe, tout en restant à peu près dans les bonnes grâces des filles populaires qui voyaient en moi de quoi mettre à l'épreuve leur instinct maternel. Et les profs m'adoraient, mais quand on parle de popularité au collège, ça ne compte pas.

Dans le tas, mon "meilleur ami" s'appelait M. Quand j'y repense, il était mythomane, vantard, vulgaire et impulsif, mais il est quand même resté mon pote un petit moment, et j'en ai gardé un bon souvenir jusqu'à ce qu'il débarque quand j'étais en terminale ou en première année de fac pour le voir draguer ma frangine avec une lourdeur indécente. Il y avait aussi V., la jolie nénette de la classe au lourd passé psychologique (conflit avec les parents, fugues, tentatives de suicide, etc.)(oui j'ai connu beaucoup de cas sociaux), et enfin S., la petit nana pas très jolie, toujours avec le sourire et qui soutenait V. comme si elle avait son diplôme d'infirmière spécialisée. Je m'entendais bien avec, mais voilà, sans plus.

Et aujourd'hui, elle m'a rappelé, genre je suis trop contente de t'avoir retrouvé (moi pas, le passé est le passé), tu as changé de portable? (et je ne t'ai pas filé mon numéro parce qu'on ne s'est pas parlés depuis cinq ans, désolé cocotte), se met à me parler de M. (pas vu depuis 6 ans minimim) et de V. (pas vue depuis la seconde, donc 7 ans) et elle me raconte sa vie en me disant qu'elle sort de dépression suite à une agression, et qu'elle est à l'hôpital de Toulon, et me demande de but en blanc de passer la voir, genre ce week end.

Là, j'ai du mal. Beaucoup de mal. Les gens qui continuent à vivre dans la période collège ça me fait peur. C'est sans doute super égoïste, mais je n'ai aucune envie de replonger dans mon passé pour discuter avec elle des gens qu'il y avait dans la classe en quatrième et troisième. Je me souviens parfaitement d'eux (pour ça je fais malheureusement preuve d'une mémoire redoutable, je suis capable de citer leurs noms et prénoms rien qu'avec la photo de classe), mais même. Enfin quoi, depuis la troisième elle ne s'est pas fait d'amis pour aller la voir à l'hosto? Il faut qu'elle fouille ses fonds de tiroirs pour trouver des gens d'il y a 8 ans?

S'il y a un truc que je déteste, c'est bien qu'on me mette la pression. Et cette histoire ne me plaît pas. J'ai prétexté être overbooké ce week end (ce qui est vrai), le temps de réfléchir un peu plus à tout ça. Je suis sans doute l'archétype de l'égoïste de base, mais je n'ai aucune envie de revoir cette nana. Elle appartient à mon passé, au fond je ne l'ai jamais trouvée géniale, je n'ai pas très envie de savoir ou de voir ce qu'elle est devenue, ni de jouer les soutiens psychologiques aprsès huit ans d'absence.

Enfin bon.

A part ça, je vais chercher mon cousin à la gare.