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samedi 7 avril 2007

Si Dieu existe, j'espère qu'il a une excuse.

Il y en a encore qui ne croient pas au réchauffement climatique. Des qui disent "non mais c'est un processus naturel". Des qui croient que c'est pas grave, tant mieux même, les frileux vont apprécier les hivers plus doux.

Et ça, ça m'énerve. Comme ça m'énerve qu'on reprenne la pêche à la baleine parce que les baleines sont des "ressources territoriales dont les pays peuvent user à leur convenance". Comme ça m'énerve qu'on veuille construire un circuit de voitures en plein milieu d'un parc naturel de Dordogne. Comme ça m'énerve que tout le monde se foute de la planète sur laquelle on habite. Comme ça m'énerve qu'on continue à prendre sa voiture pour faire 500 mètres. Comme ça m'énerve qu'on brûle des forêts pour acheter des terrains constructibles. Comme ça m'énerve qu'on tue des animaux pour "l'amour du sport". Comme ça m'énerve qu'on déforeste l'Amazonie. Comme ça m'énerve qu'on dégaze le fioul en pleine mer, ou qu'on laisse des taudis flottants prendre le large.

Ca m'énerve que tout le monde s'en foute. Ca m'énerve que personne ne se rende compte du mal qu'il fait en faisant comme si de rien n'était. Ca m'énerve que les écolos d'aujourd'hui soient en train de militer contre le nucléaire et les OGM au lieu de se bouger sur des sujets nettement plus importants. Ca m'énerve de voir ça, de voir ma planète crever à petit feu, tout ça parce que tout le monde est trop égoïste pour faire un effort. Ca m'énerve d'avoir l'impression d'être le seul à éviter de prendre ma voiture, à éteindre les appareils électriques en veille, à refuser d'acheter du saumon (en voie de disparition) ou à économiser l'eau.
Regardez votre oeuvre, bande de gens. Et ne venez pas dire que c'est la faute du voisin. Tout ça, c'est notre faute, directement ou pas, parce qu'on a participé ou parce qu'on a laissé faire, ou juste parce qu'on s'en fout. Tout ça, c'est notre faute. Et vous pouvez encore vous regarder dans une glace? Moi pas.


A part ça, pour ceux qui l'auraient oublié: nous n'avons PAS de planète de rechange.

"Pense à ton avenir!" "Quel avenir?"

L'avenir, par définition, c'est ce qu'il y a plus tard, après, pas encore maintenant, mais ça va venir. C'est ce que les gens qui disent tenir à nous trouvent important. Pas le présent, ça on s'en fout de ce qu'on est maintenant. L'important, c'est plus tard. "Mais pense à ton aveniiiir!" "Tu as pensé à plus tard?" "Plus tard, tu me remercieras et tu diras que j'avais raison!" Mais qu'est-ce que ça a de si passionnant, plus tard?

Plus tard, pour ces gens (parents, familles, amis proches), c'est le moment béni où je serai indépendant financièrement, où je pourrais être heureux par moi-même sans pour autant avoir besoin d'une chambre chez ma mère, où je pourrais faire des cadeaux de noël valables plutôt que d'en recevoir. L'avenir, c'est la fin des études, le travail 35 heures par semaine (au moins), les vacances au lance-pierres et le salaire à la fin du mois. Plus tard, c'est quand j'aurais (enfin) trouvé une femme qui me supporte, et avec qui j'envisage de me reproduire pour qu'on puisse trouver que le gremlin a mon nez. L'avenir, c'est les impôts, la paperasse, le mois difficile à boucler, les problèmes de thunes, les problèmes avec le patron et les collègues, les voisins chiants, les week ends trop courts, la politique contre laquelle il faut bien râler, les potes qu'on ne voit que le vendredi soir pour l'apéro et la partie de belote...

Moi ça m'attire pas. L'indépendance, la solitude, le travail, c'est pas la vie ça. Rentrer dans le moule, justifier son existence en gagnant de quoi se nourrir, se jeter à corps perdu dans le marché du travail, c'est pas du tout comme ça que mon esprit de Peter Pan trop vite grandi voit les choses. Il paraît qu'il ne faut jamais abandonner ses rêves d'enfant. Moi mes rêves c'était d'aimer, d'être aimé, et de sauver la Terre. Et de voler aussi, un peu. Mais les rêves que je devrais avoir, apparemment, c'est pouvoir assumer financièrement mon existence et celle de ma descendance, avoir un toit au-dessus de ma tête qui m'appartient, payer mes impôts à mon pays et avoir un emploi où le patron ne me donne pas envie de me jeter du quinzième.

On est loin des rêves de pirates, de chevaliers et de magiciens qu'on faisait quand on était jeunes, non?

Et il y en a encore qui trouvent que grandir a du bon...

A part ça, prendre l'avion nuit à l'environnement, donc prenez le train, ou subissez mon courroux.