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mardi 17 avril 2007

Amour de jeunesse

"L'amour c'est pas comme la varicelle: c'est pas parce qu'on l'a eu une fois qu'on est immunisé."
Louis Pasteur

Je suis atteint de frénésie d'écriture, en ce moment. Toujours envie de raconter quelque chose. Je m'excuse auprès de ceux qui essaient de suivre mes élucubrations et râlent en voyant fleurir ces cortèges de nouveaux billets...

Pour introduire le sujet du (second) billet de ce soir, un petit extrait musical, made in Aldebert...

"C'est un amour de collège,
Un fantôme du passé,
Qui vous r'vient au p'tit dej,
Une icône du lycée..."

Il m'est arrivé sensiblement la même chose. A ceci près que le souvenir de la jolie Camille s'est encastré dans ma mémoire tout à l'heure, sous ma douche (on ne siffle pas, vous ne verrez rien).

C'est très étrange comme sentiment, la nostalgie. On se remémorre le passé, certes avec une pointe de tristesse et de regret, comme la mélancolie... La différence étant qu'on est également fort satisfait de ce qui a changé, de ce qu'on est devenu, et qu'on n'échangerait ce qu'on a vécu depuis pour rien au monde... Mais quand même, une petite pointe au coeur en repensant au lycée Raynouard de Brignoles, et à l'élève joufflu, pataud et naïf que j'étais...

C'était il y a 6 ans... La vache, six ans déjà!! Après on ne me croit pas quand je dis que je vieillis... Six années depuis la première S 1, sept depuis mon entrée au lycée, quatre depuis mon entrée à la fac... Oh le coup de vieux dis donc.

Reprenons. Il y a six ans, j'entrais avec ravissement en première S1. J'étais alors un jeune garçon timide, de taille réduite (c'est-à-dire encore plus que maintenant), joufflu, avec une coiffure immonde que je me suis traînée pendant des années parce que j'avais trop peur de blesser mon coiffeur en lui disant "non ça ne me plaît pas", une réputation de premier de la classe plongé dans ses bouquins, très mature selon les profs au niveau des idées, de la réflexion, tout ça... mais très en retard au niveau des relations sociales en général, et amoureuses en particulier.

Autant dire que je partais avec de lourds handicaps.

Je venais d'achever ma seconde avec une classe fabuleuse dont je garde les meilleurs souvenirs, et j'avais pris conscience du problème majeur de mon existence de l'époque, qui était que je tombais amoureux à des fréquences que m'enviraient les tachycardes les plus frénétiques. Si je m'étais amusé à compter les filles sous le charme de qui je suis tombé pendant mes trois années de lycée... Des noms me reviennent, des noms de filles sublimes, adorables, qui parfois même semblaient s'intéresser à moi... et en général je le découvrais trop tard, genre deux ans après quand une de leurs potes me l'avouait. Des noms magiques qui me rappellent mes premiers émois... Evelyne, Raphaëlle, Marie, Lola, Claudia, Léa, Clémentine, Amina, Emilie, Gwenaëlle, Agathe... Les filles, si jamais vous passez, merci d'avoir existé et de m'avoir montré que les nanas géniales n'existent pas qu'à la télé. Des amours aussi violents qu'éphémères, qui passaient de l'une à l'autre à mesure que je les croisais dans les couloirs ou que je les admirais de dos en cours... Des passades, des illusions, des filles avec qui j'avais l'éternel rôle de "bon copain" tandis qu'elles sortaient avec mes potes...

Et puis il y avait Camille. Camille et sa peau mate, ses yeux noisette, son éternelle moue un peu boudeuse au visage, ses lèvres roses, sa petite tâche rouge juste sous l'oeil gauche, là où un vaisseau sanguin semblait avoir éclaté, son corps mince et ses cheveux ondulés... Camille qui ne m'a jamais vu autrement que comme celui que j'étais, un garçon pas très beau et trop gentil, qui devait paraître aussi asexué et décoratif que la statue de la cour... Camille et ses amours pour mes amis mais jamais pour moi, Camille avec qui je passais des heures à parler, avec Léa (ma meilleure amie de l'époque, qui était aussi la sienne), Camille et Gautier, le beau brun fils de profs de math, Camille et ses flirts jaloux avec tous les mecs qui s'intéressaient à Léa, Camille la fille responsable de mes premières ébauches de larmes de désespoir...

Camille ne m'a jamais regardé autrement que comme un ami, et il faut bien avouer que je n'ai jamais rien fait pour que ça change.

J'ai perdu le contact avec elle au cours de ma première année de fac, et j'avoue que je le regrette toujours. Mais il paraît que la vie est ainsi faite, alors qu'on me laisse soupirer sur des amours de courants d'air... Camille a été ma première leçon dans la vie amoureuse... Ainsi que ma seconde, troisième et quatrième.

1. L'amour ça fait mal
2. L'amour ça ne se décide pas
3. Il faut oser pour obtenir quelque chose
4. L'amour n'est pas toujours éternel

Pour cela, je lui dédie ce billet, et je lui offre l'une des plus belles places dans mes souvenirs d'adolescence.

A part ça,

"Le temps fait des siennes et reprend ce qu'il sème...
Carpe diem."

Rester serein devant la montée du mercure...

"En hiver, la gorge des femmes est inflammée. En été, c'est ailleurs."
Robert de Niro

Ca y est, c'est l'été. Fi de l'adepte du calendrier qui m'opposera avec fracas l'argument chronologique: nous ne sommes pas le 21 juin. Je l'admets volontiers, il nous reste encore deux bons mois avant le solstice... il n'empêche que c'est l'été.

Un indicateur du changement de saison qui ne trompe pas : les vêtements chez les femmes. Les tongs à fleurs de cuir, les vêtements légers et évasnescents, les bretelles de soutien-gorge largement visibles sous celles des débardeurs, les jupes ondulées, et surtout les décolletés vertigineux. Quand les femmes laissent respirer leurs avantages, c'est que c'est l'été. Obligé.

On pourrait me rétroquer qu'au printemps aussi, on peut s'habiller léger... Que nenni. Au printemps les femmes prévoient toujours un petit pull pour se prémunir de la fraîcheur matinale ou du vent du crépuscule. En été, elles y vont franco. La devise est: "Regardez-moi dans les yeux jeune homme... non les yeux c'est plus haut, merci."

En tant que mâle, on ne peut rester insensible à pareil spectacle. Tant de chair fraîche exposée à nos yeux chastes, de quoi faire défaillir plus d'un homme vertueux...

Heureusement que je ne suis ni chaste, ni vertueux.

Point d'obsession vulgaire et graveleuse, point de baveuse obscénité, point de priapisme estival de ma part. Je ne suis pas un obsédé avide de contempler les courbes féminines et répandant des traînées de bave béates un peu partout. Et si vous ne me croyez pas, eh bien... m'en fous d'abord. J'apprécie simplement le retour des beaux jours et les avantages qui vont avec. Qui irait me soutenir que les femmes sont plus belles en doudoune, polaire et bonnet? En tant qu'amateur de beauté, je ne me prive pas d'apprécier les conséquences du retour des beaux jours... sans pour autant me retourner sur toutes les demoiselles vêtues de jupes anecdotiques en béant comme un poisson asthmatique (là je sais pas pourquoi mais je m'attends à un commentaire).

Je ne suis pas certain de faire bien comprendre la différence de point de vue... Je ne reluque pas les gracieuses formes féminines tel le morphale moyen avide d'oestrogènes. Je ne fais que contempler le paysage ambiant, que j'estime plus charmant que pendant l'hiver.

Comme dirait V., les yeux c'est fait pour regarder. Alors je regarde. Mais celle à qui je pense peut bien s'habiller en sac poubelles et cotons tiges (je ne sais pas du tout pourquoi j'ai dit coton tige, j'aurais aussi bien pu dire tamanoir ou presse-purée), elle surpassera toujours en attraction ces demoiselles légèrement vêtues. Aussi je préfère ne pas penser à elle en tenue d'été, de peur de perdre définitivement tout sens commun pour cause d'attirance furieuse.

A part ça, aujourd'hui j'étais en rouge et beige. Et j'ai subi une dizaine de fois les "t'es nouveau?" de mes potes assez peu habitués à me voir vêtu autrement qu'en noir.