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samedi 19 mai 2007

Liberté, mélancolie et gueule de bois

"Alcool (nm): mot qui désigne une catégorie de boissons contenant une dose variable de poison lent, ayant pour principaux effets après ingestion la perte d'inhibitions (blagues salaces, câlins à tout le monde, envie de virer ses fringues sans complexe), la connerie (rire aux blagues salaces, cris à la "jvais mouriiiiiiir", pas être foutu de voir quand une nana s'intéresse à soi et finir avec une autre), l'envie de vomir et un mal de crâne puissant et persistant au réveil. Exemple: les étudiants boivent de l'alcool, et ça se voit."
Encyclopaedia Multiversalis Alien.

"Quels cons, mais quels cons!!"
Note dans la marge


Je n'arrive plus à dormir, pour cause de pieuvre incandescente enserrant ma pauvre cervelle dans ses cruels pseudopodes. Je me suis couché à 5h du matin, après une "soirée de désintégration" mémorable.

Le début de soirée commençait fort: comme ceux qui parviennent à traduire le mounique archaïque des steppes ont pu le comprendre, à 17h30 on entamait déjà la vodka pour fêter l'anniversaire de B. Résultat: casquette de plomb à 19h, quand mes invités (ils étaient 8, j'ai jamais eu autant de monde chez moi!) sont partis. Et j'étais attendu à 20h30 pour la soirée officielle chez P.-aux-gros-seins (la plupart des gens avec qui je traîne ont eu des surnoms hier soir, je crois que je suis le seul à les avoir tous retenus)(ou alors je les invente). Donc, plein comme une huître, je décide de m'étendre histoire de récupérer un brin (parce que les vodkas orange étaient fichtrement serrées, même B. a moins bien résisté que moi et est allé s'effondrer dans les toilettes, blanc-jaune comme une merde de crémier. Bon il avait fumé aussi, alors que pour moi fumer c'est le mal).

Réveil brusque à 20h45, meeeeerde quel con il aurait été intelligent de mettre un réveil avant de s'allonger. Malheureusement, intelligence et éthanol ne font pas bon ménage, donc résultat me voilà à la bourre. Bon... prenons ça avec philosophie:
- Pour une fois que c'est moi
- Je vais enfin savoir ce que c'est de se faire attendre comme une nana
- Et puis d'abord, hein, bon, merde, non mais sans blague!

Fort de ces trois arguments indestructibles, me voilà parti vers ma voiture. Ca tangue plutôt pas mal, mais je connais ma résistance à l'alcool (j'ai eu l'occasion de faire pleeeeiiiin d'expériences cette année) et quand je suis dans cet état, je suis capable de conduire tout à fait prudemment. La preuve: j'étais tellement attentif que j'ai freiné avec des réflexes que je ne me connaissais pas quand un connard de sa mère de merde de la putain de bordel de sa race maudite a déboîté brusquement de derrière un bus. Trop fort moi.

Ensuite, après avoir garé ma voiture, je m'interroge... J'y suis pourtant allé deux fois déjà, mais... Bordel c'est par où, la maison de P.-aux-gros-seins?? Alors j'appelle C.-la-Franc-comtoise, qui m'explique obligeamment comment me rendre à la soirée. Et aussi étrange que ça puisse paraître, j'y arrive du premier coup.

A l'étage, l'ambiance est à son paroxysme: la télé n'est pas allumée. Si, c'est un critère: ma dernière soirée là-bas s'était achevée sur des sketches de Gad Elmaleh et avait, de l'avis de tous, tourné à la soirée chiaaaaante. Ben là non. Je crois même que c'était la première fois que je voyais des bières chez elle. Bon c'est Y.-Jésus-est-parmi-nous qui les avait ramenés, mais même. D'ailleurs c'est marrant de le voir bourré lui, on dirait vraiment un Jésus homosexuel et alcoolique en pleine crise de foi ("Allez viens mon champion!", "NON bordel vous partez pas vous êtes des gens trop bien!!"), alors qu'il n'est ni l'un ni l'autre. C'est tordant mais je ne respecte plus la trâme chronologique de ma brillante histoire, donc reprenons.

Je passe donc le début de soirée jusqu'à minuit chez P.-aux-gros-seins, à essayer le foulard de A.-la-blonde et m'en faire une cravate, jouer avec le clébard qui porte une culotte taille trois ans ("non mais elle a ses règles tu comprends..." "...ah ouais, je comprends... grave même... hum..."), à piquer des fous-rires avec C.-la-paysanne sur l'incapacité d'A.-la-blonde à s'asseoir sur un canapé sans faire tout bouger et renverser les boissons que C.-la-paysanne tenait en main, consoler A.-la-blonde qui, légèrement imbibée, l'a presque mal pris, jouer à Roméo et Juliette en bas de l'appart (quand on en a eu marre on est allés promener le clébard dans la rue) avec C.-la-Naine, à bavarder sérieusement avec C.-la-ptite-punk (surnom que je suis le seul à utiliser, y'a un copyright dessus!) de comment-ça-va-toi, à essayer de dresser le chien de P.-aux-gros-seins à "choper les couilles" en balade avec S.-l'acteur-porno, J.-à-vélo, M.-fils-de-flic et P.-aux-gros-seins, en rencontrant au passage des gens super cool qui nous ont souhaité de bonnes vacances, bref, c'était bien marrant.

Ensuite décollage pour la "vraie" soirée, au bord de la Seille, dehors, avec tout l'amphi et plus encore. On tourne, on va voir tout le monde, je passe 20 minutes à discuter avec une jolie blonde que je n'ai jamais osé aborder sérieusement (je sais: "le naaaaaze"), je bavarde avec plein de gens de sujets aussi divers que la capacité à faire la fête des gens du Sud ou le fait que le cocktail de C.-la-Naine est immonde (même si on en a tous bu au moins deux fois), j'observe les effets de la nouvelle technique de guitare-au-couteau de A.-Cactus, je retrouve A.-la-Ptite, la troisième de notre dream team, je bavarde avec plein de gens à qui je n'ai pas adressé un mot de l'année (et je le regrette maintenant, ils sont tous cool en fait dans cet amphi), bref, soirée de désintégration fort réussie.

Et puis vient le moment des adieux. Mélancolie, tout le monde au bord des larmes (et oui, la sélection en M2 ne nous permettra pas de tous nous retrouver). A.-la-Ptite fond en larmes parce que sa coloc, C.-la-ptite-punk, s'en va au Bénin dans deux jours et malgré le fait qu'elle nous ait dit toute l'année qu'elle ne la supportait plus, comme tout le monde s'en doutait, elle a en fait un coeur gros comme ça et l'aimait beaucoup. Tout le monde se tombe dans les bras... Je passe de longues minutes enlacé avec ma ptite punk qui me fait des compliments qu'on ne m'a jamais dits, ému aux larmes j'arrive à peine à articuler que moi aussi, je suis heureux de l'avoir rencontrée. On fait des blagues sur le fait qu'on va aller buter les profs s'ils ne nous prennent pas tous en M2, mais le coeur n'y est pas. Je prends A.-la-blonde dans mes bras, et C.-la-paysanne (alors qu'elle DETESTE les câlins), et même C.-la-Naine, qui m'a toujours trouvé trop "tactile" (oui les gens du nord ont plus de mal à se montrer leur affection en se tombant dans les bras), me saute dans les bras. Comme d'hab, les copains respectifs de ces demoiselles (pour ceux qui sont présents) me foudroient gentiment du regard, en connaissant cependant parfaitement mon rôle, toujours le même: le "mec génial qui rendra la fille avec qui il sortira hyper heureuse", celui dont on s'étonne qu'il soit célibataire "avec toutes ces qualités, enfin!" mais avec qui on ne serait jamais sorti soi-même. Ca peut pas vraiment s'expliquer, mais j'ai fini par me faire à ce rôle: l'épaule pour les filles et même les mecs, tout le monde m'adore et trouve scandaleux que je sois trop courge pour me trouver une nana géniale, mais aucune fille ne sortirait avec moi malgré ma prétendue génialitude. Je suis habitué, donc tout va bien. C'est même agréable d'être une personne qui compte, sans autre idée derrière. Mais bon... je suis trop doué en amitié pour m'en sortir en amour, en fait, j'ai mal réparti mes talents...

Y.-Jésus-est-parmi-nous, rond comme une queue de pelle, nous retient ("Ah NON je suis PAS D'ACCORD vous restez ICI!!"), mais on finit par décoller au fur et à mesure. Pendant le chemin de retour je sens poindre puis couler des larmes de tristesse, bordel heureusement que je suis tout seul...

Et voilà, vu que je n'ai pas trop bu je peux reprendre le volant, je rentre chez moi, me deshabille et m'écroule sur mon lit. Le réveil est rude: j'ai perdu mon amour, et je ne verrai plus nombre de mes potes, si ce n'est tous si je ne suis pas pris en M2 ici. Et en plus cette connasse de pieuvre s'éclate à me broyer les neurones à coup de tentacules.

La vie est ainsi faite, soyons philosophes... Et puis il reste le net.

A part ça, c'est la libération, je vais pouvoir écriiiiiire, ahaha!!!