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dimanche 22 juillet 2007

Décollage

"De chelonia mobilAAAAaaaaargh!!"
Le dernier chélonaute à avoir approché une tortue-garou

Bon alors je tiens à préciser, aucune tortue n'a (pour l'instant) été maltraitée pour écrire cette citation pourrie.

Autre chose: le terme "chélonaute" provient étymologiquement du grec "chelos", tortue, et "nautos", marin, voyageur. C'est une sorte de parodie des Argonautes que maître Pratchett a voulu faire là. Et moi je l'ai récupéré à ma sauce en m'octroyant ce titre, parce que le voyageur des tortues, c'est aussi moi, voilà. C'était la petite histoire.

Tout ça pour dire que je me barre: mon stage sur le suivi des populations des tortues d'Hermann commence dès demain (7h du mat', ouch), et que j'ai décidé d'aller m'installer la veille, à savoir aujourd'hui (pour ceux qui n'auraient pas suivi), histoire de ne rien louper. Donc dans maintenant 20 minutes, je charge mes fringues d'écolo même pas noires, mon chapeau, mon ordinateur, mes livres et mes gâteaux dans la Mounemobile©, et je m'en vais m'installer dans la maison de ma maîtresse de stage.

Donc je vous prive de billet quotidien pendant 5 jours, voilà. Bande de garnements.

Passez une bonne semaine les gens, et pensez à moi quand j'agoniserai au soleil en peinant à suivre une pauvre tortue arthritique et asthmatique.

A part ça, j'ai toujours pas vu Harry Potter, et il paraît que tant mieux parce que c'est d'la merde.

Littérature

"Mais putain qu'est-ce qu'elles peuvent bien vouloir ces grognasses? Trente ans que je suis dessus et j'ai toujours pas pigé!"
Siegmund Freud, Traité sur les Femmes, conclusion

Sur le blog de Mnémo et sur celui de l'Autruche, j'ai vu apparaître hier soir, en rentrant de Beauf-Land (voir billet précédent), une liste de lecture. Que personne ne m'a envoyée, à moi. Qu'à cela ne tienne: je la fais quand même. Manquerait plus que ça, tiens.

Alors alors, allons-y...

#Quatre livres de ma jeunesse

- L'ensemble des bouquins d'Anthony Horowitz, comprenant l'Île du Crâne (prémice de Harry Potter avec l'école de sorcellerie) et sa suite, Maudit Graal ; la série des Cinq contre les Anciens, et les enquêtes de Tim et Nick Diamant (le Faucon malté, l'ennemi public n°2...), enfin bref, le meilleur auteur de littérature fantastique et policière pour jeunes.
- Fantômette, de George Chaulet. Fantômette a trop la classe, elle a encore une maîtresse (donc elle est en primaire), et pourtant elle fait trembler les grands méchants pleins de cicatrices et déjoue tous les noirs complots avec un caillou et deux trombones.
- L'intégrale de Roald Dahl, mon héros de quand j'étais petit, l'auteur de Matilda, James et la grosse pêche, Charlie et la chocolaterie...
- Bilbo le Hobbit, de Tolkien. Je me souviens l'avoir acheté par hasard, dans une brocante parmi d'autres bouquins, l'avoir commencé, m'en être lassé, l'avoir retrouvé trois ans après et l'avoir dévoré en quelques heures, calé au coin du feu lors des chutes de neiges démentielles d'il y a six ou sept ans.

#Quatre écrivains que je lirai encore et encore:

- Daniel Pennac, l'auteur de la tribu Malaussène et de Messieurs les Enfants, le meilleur auteur français de tous les temps (Voltaire, Zola et Maupassant, c'est des nazes à côté)
- David Gemmel, le roi de la fantasy orientée celtique, mais aussi l'auteur de la série du Lion de Macédoine et surtout de Renégats, l'un de mes livres favoris.
- Orson Scott Card, dieu du fantastique et de la science-fiction, auteur de la Stratégie Ender et de la Stratégie de l'ombre, des Chroniques d'Alvin le Faiseur (qu'il faut que je lise), d'Abyss (un bouquin génial) et surtout, surtout, d'Enchantement, mon livre préféré.
- ASP Explorer, qui malgré son pseudonyme étrange n'en est pas moins celui qui m'a incité à écrire pour tenter (vainement, certes) de faire aussi bien que lui. Il a écrit les aventures de Kalon, barbare sans cervelle mais attachant, du magicien Morgoth et en ce moment de Vertu, la catin de Baentcher. A découvrir absolument pour ceux qui ne connaissent pas.

#Quatre écrivains que je ne lirai plus:

- Gustave Flaubert. Madame Bovary m'a suffi. Plus jamais ça.
- Emile Zola. Tout le monde l'encense, moi je déteste. Trop ampoulé, trop descriptif pour moi.
- Frank Herbert. Dune ça va, les Enfants de Dune ça passe, mais au bout de six, je sature.
- John Steinbeck. La Perle m'a traumatisé à vie, je ne toucherai plus un bouquin de ce type, même si c'est fort bien écrit.

#Quatre livres que j'adore:

- Le Prince et le Pauvre, de Mark Twain. Une splendeur.
- Ruy Blas, de Victor Hugo. Le ver de terre amoureux d'une étoile, l'amour impossible... La seule pièce de théâtre que je puisse lire d'une traite sans m'ennuyer et sans jamais l'avoir vue représentée.
- E=mc² mon amour, de Patrick Cauvin. Deux enfants surdoués qui se rencontrent, s'aiment et font les quatre cent coups, le tout sur un fond de 70's, de western et de vitriol. Un bijou d'humour, bien ficelé et très touchant.
- Enchantement, de Orson Scott Card, bien entendu. L'histoire du jeune Ivan, étudiant en littérature russe, qui découvre au fin fond de l'Ukraine la Belle au Bois Dormant, qui s'avère être une chieuse de première et l'emmène avec elle au Moyen-Âge pour vaincre Baba Yaga la sorcière. Mon livre préféré, sans contestation.

#Quatre livres sur ma pile:

- Le huitième sortilège, de Terry Pratchett, qu'il va falloir que je finisse, un jour.
- La huitième fille, pareil.
- Mémoire d'un amnésique, un bouquin à la couverture noire qui traîne dans la bibliothèque et dont le titre m'amuse et m'intrigue depuis un moment.
- Enchantement, parce qu'il est toujours sur ma pile.

#Quatre personnes à qui refiler le questionnaire:

- La Poulette, même si je suis convaincu de voir apparaître Douglas Adams à presque toutes les lignes
- Ma frangine, même si je ne suis pas tout à fait certain qu'elle ait de quoi le remplir, vu sa tendance à éviter la lecture comme la peste
- Marine, parce que 4 jours sans billet ça suffit comme ça, au boulot!
- Bulle, parce qu'elle a eu mention très bien au bac et que puisque c'est comme ça je vais la faire bosser, na.

A part ça, je pars en stage dès ce soir... Si je n'ai pas le temps de retaper un billet, soyez sages les gens!

Bienvenue à Beauf-Land

"Le beauf, c'est un peu comme un parpaing: c'est lourd, moche, grossier et bête. Quand on empile plusieurs parpaings, on peut avoir un mur, c'est quand même utile. Quand on empile plusieurs beaufs, dans une fosse commune par exemple, c'est inutile mais ça fait quand même plaisir."
Alfred Hitchcock



Hier, je suis allé, comme annoncé, à l'anniversaire de ma tante du côté de mon père. Rien que d'y repenser j'ai envie de m'enfermer dans la salle de bain et de me pelotonner contre un mur en tremblant et en hurlant des propos incohérents. Mais comme je suis un homme viril, courageux et fort, je vais passer outre et vous raconter à quoi ça ressemble, une fête de beaufs, et vous apprendre les réflexes qui sauvent.

Mais avant tout, petite parenthèse haineuse pour maudire sur plusieurs périodes géologiques cette foutue Combe du Lourmarin, vingt bornes de virages et de route de montagne traîtresse ("Wicked, false, trixie, my preciouuussss...") , et surtout pour pester contre ces foutus connards de saloperies de leur race de la putain de leur mère en string dans les marécages du Mordor de cyclistes. Je HAIS, j'EXECRE, je DETESTE, je VOMIS, j'ABHORRE ces tortilleurs du cul en plastique fluo et casque aérodynamique qui n'ont que ça à foutre de ralentir les voitures sur des routes déjà nerveusement épuisantes. Parce que les cyclistes, en plus d'être ridicules, sont fourbes: on ne les voit JAMAIS sur les lignes droites des routes, mais par contre ils pullulent comme des lemmings dans les petits virages. Et puis comme dirait Coluche, "Oh la la, qu'est-ce qu'il faut être con pour faire ça comme sport!"

Bon, reprenons le cours du récit.

Après une arrivée légèrement verdâtre dans le graaaaaand terrain de mon oncle, chez qui se déroulait la fête, moi et ma frangine, en tant qu'êtres vaguement civilisés, allons dire bonjour aux gens déjà présents. J'apprends alors avec horreur (et un poil de fatalisme, aussi) que les seules personnes que je me réjouissais vraiment de revoir, à savoir ma cousine K., mon cousin L., ma cousine A. et ma petite cousine C., ne seront pas là. Aucun des quatre. Au lieu de ça, il a fallu composer avec les potes de ma tante, ses frères et soeurs et toute la smala.

Procédons par ordre. D'abord, le trio fatal :

- mon connard d'oncle à moustaches, qui a l'air gentil comme ça avec sa voix toute douce, mais qui est un chasseur convaincu et vote FN depuis ses 18 ans. Pour une fois je ne l'ai pas entendu râler sur ces "cons de bougnoules", c'est déjà ça. Mais fallait voir sa tête quand j'ai dit que je faisais des études d'écologie. "Faut être très ouvert dans ce domaine", m'a-t-il dit. J'ai compris qu'il ne voulait pas que je devienne un vilain écolo qui s'enchaîne aux arbres et pense que les chasseurs devraient servir de gibier. Ah ah ah... trop tard.
- sa pétasse de femme qui se veut gentille et qui, étrangement, ne m'a pas trop horripilé hier. D'habitude j'évite à tout prix d'avoir à parler avec elle.
(parenthèse: aussi étrange que ça puisse paraître, les trois enfants de mon oncle et les deux en plus qu'il a eus avec cette nana sont adorables... allez comprendre)
- ma cagole de cousine de 14 ans, qui nous a ramené son copaing et tortille du cul avec les autres pépettes décérébrées de la soirée. L'avantage d'un ramassis de cagoles, c'est qu'au moins, elle nous a foutu la paix.

A part ça, beaucoup de chasseurs, pétasses décolorées de 50 ans, gens qui parlent fort, gros rires et tout et tout, qu'on nous évidemment présentés un à un. Résultat: main droite moite et les deux joues recouvertes de plusieurs couches disparates de fond de teint premier prix. Sans compter l'éternel Boute-En-Train de la soirée, un gros lourd adipeux, barbu, qui parle fort et se croit spirituel. Il a pris pour cible ma frangine, qui profitait du seul élément valable de la soirée, à savoir le buffet (même pas d'alcool, je conduisais et elle avait déjà bu la veille). Mais à force de sourires crispés et d'esquives, on a fini par le vaincre.

Premier commandement: dans une fête de beaufs, faux-cul tu seras. Il ne faut pas trop donner l'impression d'avoir envie de mourir, ça n'apporte que des ennuis (comme les gros lourds qui veulent te faire danser pour que ça aille mieux ou les nanas qui déplorent qu'il n'y ait aucun jeune de notre âge, mes pauvres enfants, blablabla...). Non, offrez de gentils sourires, certifiez que "ça va" quand on vous dit que vous devez vous ennuyer, ne répondez pas aux questions avec plus que 5 mots, et tout ira bien, on finira par vous oublier.


Pendant l'apéro (qui a duré jusqu'à 22h30), j'ai partagé mon temps entre les sièges de pêcheurs super confortables dans un coin avec ma soeur, et dès que le mari de ma cousine est venu nous parler de "bonne musique" en associant le terme avec celui de "compil des Hits 2007", j'ai préféré fuir et m'enfermer une petite demie-heure dans l'enclos de l'âne (il y avait un âne et deux moutons, quand même). Après avoir bien profité de mon statut d'asocial, je suis retourné à la "fête". Sandwiches et concombres en sauce, au moins j'ai eu à manger.

Et évidemment, que serait une fête de beaufs sans les fameuses chansons des années 80?

Ne vous méprenez pas, j'aime bien les vieux succès des 80's, c'est rigolo. Je connais même par coeur les paroles de plusieurs d'entre eux, comme "T'as le look coco", "Femme libérée" (tu sais c'est pas si facile) ou les fameux "Démons de minuits". J'ai dansé sur ce genre de trucs, jadis, avec des potes ou la famille et une dose d'alcool conséquente dans le sang. Et j'assume. Sauf que déjà, sans boire, c'est tout de suite moins drôle. Ensuite quand y'a personne d'autres que des vieux de 45 ans qui se trémoussent sur scène en se croyant gracieux (mention spéciale à Monsieur Lego (en référence aux personnages de jeu de construction) dont on a du accrocher le mauvais haut aux jambes, qui bougeaient pas trop mal mais avec les bras le long du corps et les épaules immobiles - on aurait dit un orang-outan sous LSD), on a plus de mal à y aller. Et puis le facteur qui tue tout, c'est le DJ de fête foraine, avec son micro-qui-fait-des-échos-et-que-ça-fait-qu'on-pige-que-dalle-à-ce-qu'il-raconte, ses lumières multicolores, ses vieux fumigènes qui puent la fraise pourrie et ses liaisons entre les chansons qui laissent le temps d'aller boire un verre, le temps qu'il comprenne comment trouver la bonne chanson.

Monsieur Lego a essayé de nous recruter avec des arguments aussi frappants que "allez les jeunes, faut danser", mais comme on s'est dit avec ma frangine: y'a pas moy.

Enfin, à minuit pile (on s'était donnés cette limite), décolage, vite vite, la bise à ma cousine et son mec, les moins pires, à ma tante, à mon autre tante (que j'aime bien, parce qu'elle n'a pas la langue dans sa poche), à mon père et sa nana, et hop, voiture, rhaaaa les Cranberries ça fait du bieeeen... et deux heures de retour par autoroute, parce que la combe du Lourmarin de nuit, même si ça raccourcit le trajet, je me sentais vraiment pas.

La prochaine fois, je vous parlerai de la méthode de survie dans une fête de beaufs dite "du Survivant". A savoir c'est celui qui trouve le flingue qui gagne.

Merci à la Poulette pour avoir tenté de me remonter le moral et conseillé l'usage de l'extincteur, parce qu'en cas d'urgence, un extincteur c'est toujours utile, il paraît (mais ça fait des traces, m'a appris T., qui m'a plutôt conseillé le dictionnaire).

A part ça, j'entame tout de suite un second billet, vous endormez pas.