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samedi 7 juillet 2007

Fantasy

"Par le marteau de Moradin..."
Le Nain qui nous fait buter des rats pour 5 pièces d'or, au début de Baldur's Gate

Il observait son ennemi, les yeux plissés. Il sentit une goutte de sueur tiède et poisseuse ruisseler le long de sa tempe. Ses mains se crispèrent sur le manche de son arme, et une ampoule éclata sous ses gants épais. Ils approchaient du dénouement du combat, ils le savaient tous deux.

Le combattant défia du regard son adversaire, qui lui répondit par un silence méprisant. Ses longs tentacules gisaient, brisés, sur le sol dévasté ; seuls un ou deux le maintenaient encore en vie désormais. La hache du guerrier faisait des ravages, malgré les tentatives de plus en plus désespérées du monstre pour les bloquer de ses membres épais recouverts d'un solide épiderme, contre lequel l'arme rebondissait en entamant à peine la chair.

Le soleil cuisait le dos nu du combattant, qui sentait sa résolution faiblir face au regard inexpressif du monstre épineux. Deux longues balafres sur son épaule témoignaient des avanies que pouvaient faire subir pareilles créatures à ceux qui étaient assez fous ou braves pour s'y attaquer. Le combattant en avait déjà abattu deux, mais ce troisième monstre les dépassait de loin en opiniâtreté et en fourberie. De nombreux coups de haches avaient rebondi contre son corps et failli éborgner le guerrier pourtant aguerri.

Dans un puissant cri de guerre, le guerrier attaqua et porta violemment deux coups de hache, dont l'un entama l'un des tentacules restants. Le monstre tressaillit, mais retint son cri de souffrance. Un sourire ourla les lèvres sèches du guerrier. Le monstre se recroquevilla, préparé à l'assaut final. Il savait la bataille perdue: malgré les blessures qu'il avait infligées au guerrier et la fatigue que son adversaire devait ressentir, il sentait bien qu'il allait mourir. Le combattant leva sa hache et trancha d'un coup puissant l'avant-dernier tentacule. Le monstre tenait bon, il ne s'était pas encore effondré malgré ses tremblements incontrôlés.

Le guerrier chercha du regard le dernier pseudopode, et le trouva enfin. Le monstre avait gardé un ultime tour dans son sac: le tentacule restant se trouvait derrière son corps, contre le mur contre lequel il était acculé, et rien ne le forcerait à changer de position. Le dernier tentacule était pratiquement inaccessible avec l'arme du guerrier, dont l'élan serait presque à chaque coup arrêtée par ses membres épais et durs, même en tournant autour de son adversaire.

La rage et la folie envahirent l'esprit du guerrier, qui se transforma brusquement en berserker, barbare sous le coup d'une furie sanguinaire. Son regard flamboya et le monstre, malgré sa fierté, ne put s'empêcher de se recroqueviller davantage. Avide de souffrance et de destruction, la hache fendit l'air, heurtant avec violence l'épiderme solide de la créature, arrachant de larges morceaux des membres chitineux du monstre. Mais malgré quelques coups qui éraflèrent par chance le dernier tentacule, ce dernier resta hors de portée du guerrier.

La tempête se calma dans l'esprit fatigué du héros, et sa hache s'abaissa. Il jeta un regard las à son ennemi ancestral, considéra les deux membres de son espèce qu'il avait déjà abattus, puis ses yeux s'arrêtèrent sur les quatre monstres restants, qui avaient observé, narquois, le combat de l'homme sans intervenir. Le barbare soupira et jeta son arme au sol.

"Je vous finirai plus tard, saloperies de pyracanthas", grogna-t-il.

Les ignobles monstres végétaux soupirèrent de concert et raillèrent en frémissant de contentement le solide guerrier qui s'était avoué vaincu.

"La ramenez pas trop quand même, sourit le combattant en s'éloignant. Tout à l'heure, ajouta-t-il en se tournant vers le monstre pratiquement mort, je t'achève en te tirant avec le treuil. Tu ne me résisteras pas bien longtemps."

Le guerrier partit dans un grand rire se rafraîchir et conter ses aventures à quelque barde de passage, laissant les monstres à leur désarroi et leur frayeur.

A part ça, un pyracantha c'est ça:


PS: finalement le monstre est mort, j'avais bien plus entamé la dernière racine que ce que je pensais, mon beau-père l'a à peine touché qu'il est parti. Par contre celui d'après m'a enfoncé une épine de deux centimètres dans le pied, traversant la chaussure et tout. Il a fallu la découper (la chaussure). Bon c'est vrai que je lui avais flanqué un coup de pied pour voir s'il tenait encore, mais même. Une telle agression sera punie par une transformation en copeaux. Saloperies de pyracanthas.