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jeudi 16 août 2007

Moune et les livres

"Les livres sont les pavés du savoir. Mais quand même, ça fait pas assez mal aux CRS quand on leur balance."
François Mitterrand

Aujourd'hui, en revenant de mes huit heures quotidiennes passées à fondre sur le terrain (et c'est pas des blagues, j'ai déjà perdu 4 kilos en deux semaines!), j'ai eu une pensée pour les pauvres bouquins que j'emmène avec moi pour patienter entre deux relevés. J'ai posé un regard désolé sur mon exemplaire d'Enchantement, qui à seulement quatre mois entre mes mains, est gonflé par la chaleur, l'humidité, sali par la terre, rempli de feuilles de bruyère, corné, tordu, bref, pas en excellent état. Et pourtant, je l'aime d'autant plus.

J'ai repensé au vigoureux pamphlet de la Poulette sur les bouquins, qu'elle avait écrit au début de son blog, de son besoin de les posséder et de ne pas les laisser entre les sales pattes d'autres lecteurs qu'elle. Alors tiens, ce soir, j'expose mon point de vue sur le sujet.

Un livre qu'on aime est un livre usé, c'est obligatoire. Parce qu'un livre qu'on aime, on ne le lâche pas quand on sort, quand on mange ou quand on fait n'importe quoi d'autre. On le tâche de nutella, de sueur, on fait baver les lettres en appuyant dessus avec les doigts, on le pose sur le gras de la table, on l'abandonne au soleil ou sur l'herbe le temps d'une petite sieste, on le tripote, bref... Les livres que j'aime sont des livres vivants, qui absorbent une partie de ma vie quand je les lis. De même, je ne vois aucun sacrilège à les corner ou à les poser à plat, c'est ma manière de faire avec mes livres et les conséquences sont qu'ils sont marqués par moi.

Les livres sont les amis de tout le monde, et je ne vois aucun problème à les prêter. Par contre, là je suis radical: je suis le SEUL à avoir le droit de marquer mes livres, de leur faire partager ma vie et de la leur faire absorber. Je déteste qu'on corne mes livres, qu'on les pose à plat, qu'on les laisser au soleil ou dans l'herbe, qu'on les tâche de sueur ou de nutella ou qu'on fasse baver les lettres. Je veux qu'on me rende mes livres dans l'état exact où je les ai laissés. De même, je suis vachement plus respectueux des livres qu'on me prête, parce que c'est une partie de quelqu'un d'autre et je n'ai pas plus envie de l'abîmer que mettre mon poing dans le nez de la personne qui me l'a prêté.

Et les livres d'occasion ne me gênent pas, ils ont déjà vécu avant mais maintenant c'est moi qui en suis responsable, et ils vont AUSSI devoir m'absorber moi. En plus je peux imaginer ce que les gens ont fait, pensé ou ressenti en lisant les mêmes pages qu'eux. Mais quand un livre tombe sous ma coupe, quand il me plaît, interdiction formelle de me le rendre abîmé. Et pire encore, interdiction de le perdre. En racheter un autre, c'est bien joli, mais c'est plus vraiment pareil...

En clair, j'égorge quiconque perd ou salit mon exemplaire d'Enchantement, de Peter Pan ou de E=mc² mon amour.

MES livres. MES préccciiiieux...

Hum.

A part ça, j'ai sorti une nouvelle expression un peu crade aujourd'hui. "J'ai des auréoles que les archanges m'envieraient". En parlant de mon T shirt. Voilà voilà...