Statistiques

Environ 0% des lecteurs actuels de ce blog sont morts au cours des dernières secondes.

vendredi 6 avril 2007

Sport

Sir Winston Churchill, lorsqu'un journaliste lui demanda quel était le secret de sa forme légendaire, répondit ces mots fameux: "Sport. Never Sport".

Le père d'Ivan, dans mon livre préféré (Enchantement, de Orson Scott Card), estime quant à lui que "le corps décline à partir de quarante ans, tandis que l'esprit continue à s'affiner. Pourquoi investir dans la partie périssable?"

Tout ça pour dire que j'ai très mal pris le regard condescendant et désolé du médecin chargé de me réexaminer (suite à l'accident d'il y a un peu plus d'un an) quand je lui ai dit avec un zeste de dérision que le sport était interdit par ma religion. Selon les nutritionnistes (vile engeance de dégénérés hargneux et sournois certainement envoyés par les puissances du Mal pour affaiblir les forces célestes et répandre leurs mensonges dans l'esprit pur des hommes de bien), il faut faire du sport parce que c'est bon pour la santé.

Seulement voilà: le sport est peut-être bon pour la santé du corps, mais certes pas pour celle de l'esprit. En tout cas, pas dans mon cas. J'ai toujours détesté courir sans être pressé et pour aller nulle part. Je ne supporte pas de courir après une baballe que de toutes façons on ne me passe jamais. Suer de partout et refouler la bouche d'égoût dans un diamètre de vingt mètres me déplaît. Avoir des courbatures pendant trois jours m'exaspère. Et perdre mon temps à courir, sauter et tourner juste dans le but de perdre du poids et de suivre le conseil des nutritionnistes me gave au plus haut degré.

Le sport, c'est bien quand on ne se rend pas compte qu'on en fait. Quand on fait du laser game, quand on marche dans la nature ou quand on fait l'amour, par exemple. Quand on pense à autre chose qu'à sa respiration haletante ou à son coeur qui bat la chamade. Bref, quand l'esprit est libéré des contraintes de l'exercice physique.

Ajoutons à cela que je suis un flemmard. Et que me lever à 5 heures du mat pour aller voir les oiseaux s'envoler sur fond de soleil couchant, capturer des chevreuils ou simplement me balader main dans la main avec une accorte demoiselle, d'accord, mais s'il s'agit de courir, même à 10h, je serai toujours la tête dans mon oreiller. Si vous voulez me faire bouger, trouvez-moi une carotte valable autre que "ça te fera du bien, c'est bon pour la santé", justification que j'accueille en général d'un grand rire méprisant.

Je peux comprendre ceux qui aiment le sport, je peux (difficilement) comprendre ceux qui aiment courir pour le plaisir de courir, je peux (avec des efforts) comprendre qu'on puisse trouver jouissif de mettre une baballe dans un filet. En échange, qu'on me fasse le plaisir de comprendre que ne pas aimer le sport ne constitue pas une tare irrémédiable qui me fera forcément devenir obèse d'ici cinq à dix ans. Ca fait plus de vingt ans que j'existe, et je n'ai jamais pratiqué un sport régulier plus de six mois. Et pourtant je ne suis pas franchement gros, pas franchement faible, et pas franchement inapte.

A part ça, il paraît que je ressemble à Francis, dans Malcolm.