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jeudi 29 mars 2007

L'âge de la raison, et des rhumatismes aussi

Ca y est, je suis vieux. Ce constat m'est tombé dessus sans crier gare, il n'y a pas deux minutes. Je me suis vu, lamentablement fatigué après une toute petite soirée thé (même pas d'alcool) avec la Dream Team, pressé de rentrer, les paupières mi-closes devant mon bol de soupe en sachet, avec dans la tête déjà le long hurlement de désespoir qui va déchirer ma gorge demain, en me levant pour aller en cours ("naaaaaaaaaaaaan veux pas y alleeeeeeeeeeeeeeeer!!). Pitoyable. Aucune résistance ce petit. Bientôt il va finir par aller se coucher tôt en semaine, vous allez voir, si la décadence se poursuit...

Petit tour devant le miroir de la salle de bain. La vache. Les yeux sombres et cernés, des poils plein le menton (et dire qu'il n'y a pas si longtemps je désespérais d'être toujours imberbe), les traits tirés, et surtout, le drame affreux: des rides. Des rides quand je souris, au coin des yeux ça plisse, et super loin en plus. Des rides quand je fais la gueule, aux coins de la bouche, deux plis qui descendent vers mon menton. Des barres sur mon front quand je hausse les sourcils quand je réfléchis (bon ça arrive pas tous les jours, donc ça se voit pas trop). Aucun doute possible: j'ai chopé la vieillerie.

Le bilan est clair: je vieillis. J'ai quitté l'âge des chansons, les vingt années toutes piles, car c'est bien connu, vingt ans, "c'est le temps de l'amour, le temps des copains, et de l'aventuuuureuh!!" (ne me demandez pas d'où je sors cette chanson). Et j'ai marché en plein dans mes vingt et un ans. Sans crier gare, plotch, le pied en plein dedans. Misère.

Vingt et un ans. La vie est finie, l'existence commence. Les études vont se terminer, il va falloir pointer au chômage (comme si dans l'écologie il y avait de l'emploi...), songer à s'établir ailleurs que chez maman ou dans un appart d'étudiant avec une seule plaque chauffante, trouver une Gabrielle (référence à la fée carabine, si vous pigez pas c'est pas ma faute), faire une tripotée de chiards pour que ma mère puisse pouponner et ma frangine se foutre de ma gueule ("j'te l'avais dit, je le savais que tu allais craquer en premier!"), économiser pour acheter une voiture et une maison en Bretagne, partir visiter l'Irlande et la Mongolie et cotiser pour ma retraite. Et après, la quille, je pars décéder dans un mouroir à vieux, oublié par mes proches, à faire des courses de fauteuil roulant avec les infirmières. Mais en attendant la seconde récréation, vingt et un ans, c'est l'âge du sérieux. Bientôt je raconterai mes journées de travail plutôt que les fêtes entre potes, bientôt je raconterai mes problèmes de bourse ou mes premiers pas dans le rôle de demi-couple et/ou de père, bientôt je râlerai contre ces petits cons d'étudiants qui font chier avec leurs fêtes bruyantes jusqu'à 2 heures du mat alors qu'il y en a qui bossent bordel...

Un mot: argh. Je ne veux pas grandir. Mais il paraît qu'on n'a pas le choix (sauf Peter Pan mais lui c'est un vendu). Alors prenons-le avec philosophie: au moins, je ne suis pas le seul à devenir vieux. Il paraît que ça arrive à tout le monde, et comme chacun sait, châtiment partagé équivaut à plaisir redoublé. Après tout, à Metz, c'est moi le jeune de la bande, les autres sont déjà des vieux d'au moins... pfoulala... presque vingt-quatre ans, ces croulants je vous jure...

Soyons positifs: je suis encore assez jeune pour demeurer fertile, je peux procréer et établir une descendance portant mes gènes au sein de la population humaine.

...ok ça c'est pas positif en fait.

A part ça, vive les kiwis.