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lundi 7 mai 2007

L'indécision

"L'idiot parle sans savoir, l'érudit parle de ce qu'il sait, le philosophe sait de quoi il parle, le sage sait sans parler."
Le bouddhisme expliqué aux pingouins.

Je ne sais pas trop de quoi j'ai envie de parler ce soir.

Je pourrais parler de politique, de Sarkozy à l'Elysée, des manifestations à coups de pavés dans les rues cette nuit, je pourrais suivre le cortège de gens qui hurlent que "c'est trop la merde", ce en quoi ils ont raison mais attendons d'avoir mal avant de pleurer...

Je pourrais parler d'écologie, d'ailleurs si j'avais une pléthore de lecteurs attentifs je devrais le faire tous les soirs pour les sensibiliser aux problèmes environnementaux et leur donner envie de sensibiliser les autres.

Je pourrais parler d'amour et de la sensation de vide qui ne me quitte pas, même si je suis enfin parvenu à coller un gentil masque grimaçant dessus, je pourrais m'étendre sur ma douleur mais si c'est pour qu'on croie que "j'en profite de bien écrire pour attirer la compassion sur moi et faire passer les autres pour des s****es", c'est vraiment pas la peine.

Je pourrais parler de mes journées à la fac qui se terminent, de mes potes avec qui je me marre, de C. et de moi qui avons deux points communs importants, à savoir une naïveté sans borne et une mémoire de bulot, je pourrais vous raconter la nouvelle blague sur nous deux, le coup de la nouvelle génération des X-men: tous les deux croisés avec des poissons rouges, un tour de bocal et hop, il faut refaire les présentations...

Je pourrais répondre à la diatribe antireligieuse laissée en commentaire à mon article sur la religion et le port du voile, je pourrais tempérer et prôner la tolérance, même si au fond je suis intimement convaincu que la religion n'est qu'une vaste connerie, malheureusement trop ancienne pour qu'on puisse la désincruster à coup de pensée scientifique, rationnelle et militante.

Je pourrais parler du stress, des examens qui approchent, des dossiers que j'ai à boucler, des révisions à faire dans la semaine, des galères pour rendre l'appart, savoir ce que je fais l'an prochain, tout ça...

Je pourrais parler de mes projets, de mon travail de peintre en bâtiment cet été et de mes projets de camping en Bretagne ou dans les Alpes, du polaroïd que je veux m'acheter et de l'envie de nature et de solitude qui me tenaille...

Et puis en fait... non. Je n'ai pas envie de parler de tout ça. Alors je vais me contenter d'aller prendre un cachet pour mon mal de crâne et d'essayer de bosser ma spatialisation.

A part ça, "l'important, c'est d'y croire."

Nostalgie de Woodstock

"Flower power, mais pas trop quand même parce que je suis un peu allergique au pollen."
Joan Baez



C'est en regardant ce clip sur le blog de ma soeur que l'évidence m'a frappé: je suis nostalgique de Woodstock.

Les fleurs dans les cheveux, les rockstars adulées comme des dieux, les chansons peinardes qui parlent de paix sur terre et d'amour universel, les couleurs et les jeans à franges... J'aurais bien aimé connaître ça.

En ces temps bénis les jeunes n'avaient pas honte de sortir dans la rue pour protester contre leur gouvernement. Ils savaient ce que "faire la fête" voulait dire. Ils n'avaient pas peur pour leur avenir, leur carrière ou leur réputation: ils s'en faisaient d'abord pour leurs petits camarades partis se faire découper en tranches au Vietnam, ou balançaient des pavés contre les CRS à la botte d'un gouvernement réactionnaire... A l'époque, on connaissait la solidarité et on n'était pas fier comme maintenant de notre égoïsme ne tournant qu'autour de nous... Entre les refus d'aller manifester parce que "ça ne nous concerne pas" ou parce que "ça met en danger notre avenir" de louper deux cours pour aller dire ce qu'on pense, je me dis que la conscience politique des jeunes est peut-être plus importante qu'avant, et que c'est justement pour ça qu'on se retrouve avec un pareil président.

A l'époque, c'était l'amour libre : le plus important était l'attirance physique simple: tu me plais ou tu ne me plais pas. L'amour était ce qu'il était: une attirance entre deux êtres, pas un réseau de complications psycho-philosophiques où l'autre doit correspondre exactement à notre vision du bonheur ou s'attendre à devoir changer pour rentrer dans la case...

A l'époque, on connaissait la musique, et on n'aurait jamais fait autant de tapage avec la mort surmédiatisée d'un jeune gars avec un demi-album à son actif, si Joan Baez, Jimi Hendrix et les autres étaient dans les parages...

A l'époque, la mode était aux cheveux longs, aux fringues colorées et aux pieds nus... Pour moi ça vaut mieux que les cheveux version aérodynamique avec une crête pleine de gel, des manteaux à fourrure en poil de cul même pour les mecs, des pantalons cintrés pour tous, des lunettes de mouche et des chaussures à semelles compensées...

Je regrette de ne pas avoir connu Woodstock. S'il faut vraiment me réincarner, alors choisissez de me faire naître pour avoir 20 ans en 1965, en France ou en Amérique. Et par pitié, laissez-moi mourir d'overdose avant mes 50 ans, avant de devenir un "soixante-huitard" sarkozyste inquiet pour son patrimoine financier et vautré dans la soie, ou un pèquenaud arriéré texan parfaitement heureux du bilan de Bush.

A part ça... Boooorn to beeee wiiiild!!!

Que la Force soit avec nous.

"Quand 900 ans comme toi j'aurais, à l'endroit j'aurais appris à parler."
Luke Skywalker, coupé au montage



Ainsi s'éteint la démocratie...

*Tonnerre d'applaudissements*

A part ça, je vais me coucher.