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mardi 30 septembre 2008

Séries

"Meuh."
Le Minotaure
(ouais pas d'inspiration aujourd'hui)

On m'a récemment fait remarquer que je n'avais encore jamais fait de billet sur les séries. Ce qui n'est pas faux. Mais j'ai rangé ça dans un coin de ma tête en me disant, peut-être, un jour, si Dieu veut, tout ça. Genre, la flemme.

Et puis la guerre a été déclarée. Une guerre sournoise, insidieuse, déclenchée par d'obscurs bureaucrates certainements visqueux, fourbes et avec des têtes pas de chez nous, des communistes même, si ça se trouve. L'une des armes des combattants de la liberté et de la libre-expression a été détournée par ces misérables gueux, et transformée en arme de destruction massive. L'un des symboles de notre lutte a été travesti et dépravé, ignoblement détourné de son noble but originel. Rien que d'y penser j'en ai des sanglots dans la voix. En tant que combattant de la liberté, je dois faire de mon mieux pour que l'héritage de notre cause reste intact, et il me faut faire mon possible pour préserver le monde de cette perversité.

Alors avant toutes choses, mes amis, mes frères, lions nos mains et nos âmes et élevons nos voix écrasées par le chagrin et la douleur en une prière emplie d'espoir, et jurons, tous ensemble, de nous battre jusqu'au bout pour affronter l'ignominie. Répétez après moi:

"Plutôt mourir qu'accepter de regarder un épisode de How I Met Your Mother en version française. Je jure de détruire par le feu et l'acier quiconque s'oppose à ce glorieux commandement, et à boycotter sauvagement la diffusion de cette abomination sur les chaînes françaises, quitte à attendre les sorties en DVD (ou si vous êtes malins, les télécharger sur le net)(mais c'est mal, je vous préviens)."

Pour preuve de ce mal absolu, vous allez pouvoir comparer. Attention toutefois à ne pas succomber au mal et à la tentation. Si vos âmes ne sont pas suffisemment fortes, ne jouez pas avec le feu et restez loin de ces liens.

Tout d'abord, la version pure et sans tâche de l'Oeuvre.

Et ensuite, l'abomination.

Rien que d'en revoir le début ça me donne envie de massacrer du doubleur.

Quelqu'un m'a dit un jour que regarder un film étranger en VF revenait à se passer de 50% des performances des acteurs: leur voix. Je pense que c'est encore pire: les doubleurs font de leur mieux (à savoir pas grand chose) pour que ce qu'ils bavent colle vaguement aux lèvres des personnages. Des blagues sont retirées, des expressions et des jeux de mots exclus et remplacés par nos affreuses expressions françaises. Je pense qu'on perd tout, sauf le jeu visuel des acteurs, leurs expressions, etc. Ce qui ne pèse pas lourd quand on a les affreuses voix françaises même pas drôles derrière.

Bref, le sujet initial était les séries. Alors un petit florilège des séries que j'aime bien.

1ère place, très loin devant: How I Met Your Mother.
Découvreuse: la Poulette
Histoire: 2030: Ted est marié. Il raconte à ses enfants comment il a rencontré leur mère, et avant cela, les histoires qu'il a vécues pour devenir celui qu'il était lorsqu'il l'a épousée... A savoir ce qui s'est passé de nos jours. Il est entouré du couple parfait, Marshall et Lily, de la jolie Robin et de son étrange ami Barney, un coureur volage aux grandes théories. Le grand mystère est: QUI sera-t-elle? Si on a déjà vu son visage une fois (me contacter en privé pour savoir où si vous manquez d'observation), son personnage n'est pas encore apparu. Beaucoup d'humour, un scénario plutôt bien pensé et une idée assez originale, pour une série d'exception qui a occulté toutes mes autres séries fétiches depuis que je la connais. En clair, ruez-vous dessus, mécréants.
Actualités: la 4e saison vient de démarrer.

2ème place: Scrubs.
Découvreur: moi-même.
Histoire: J.D., jeune médecin à l'imagination débordante et à la personnalité étrange, est interne à l'hôpital du Sacré-Coeur. Entouré de ses amis, Eliott, la jolie blonde légèrement hystérique, Turk le médecin black amateur de danses et Carla l'infirmière maternelle au sale caractère, J.D. affronte le milieu hospitalier avec un humour déjanté et une envie de grandir, et se frotte à des personnages hauts en couleur, comme le Docteur Cox, égocentrique et misanthrope qui s'assume; son ex-femme Jordan, une vipère manipulatrice; le chef de service Bob Kelso, universellement détesté par tous; la très chrétienne infirmière Laverne, chanteuse de gospel à ses heures perdues; le larvaire et pathétique Ted, avocat de l'hôpital; le sadique homme d'entretien aux idées farfelues ou the Todd, le chirurgien pervers amateur de slips flashy, de "hi five" et de blagues salaces. Avec une telle ménagerie, Scrubs est une réussite à la fois déjantée et réaliste sur le monde hospitalier, qui n'hésite pas à mettre les pieds dans le plat en se moquant ouvertement de Grey's Anatomy ou du Docteur House.
Actualités: la 8e et dernière saison devrait commencer d'ici peu.

3ème place: Californication
Découvreuse: Ma Puce
Histoire: Hank Moody est un écrivain new-yorkais qui s'est installé il y a peu à Los Angeles. Rien ne lui réussit depuis qu'il est arrivé: son livre a été adapté en un film grand-public avec "Tom and Katie" qu'il déteste, sa femme l'a quitté bien qu'il en soit encore fou amoureux, il a du mal à communiquer avec sa fille et en outre, il n'arrive plus à écrire. Il finit en outre par coucher avec la fille du nouveau mec de sa femme, sans savoir qu'elle n'avait que 16 ans. A noter: Hank est joué avec brio par David Duchovny. Série bien rythmée, bonne musique notamment, répliques géniales même si on peut finir par se lasser du jeu d'acteur de Duchovny au bout d'un certain nombre d'épisodes. A déconseiller au jeune public: beaucoup de madames toutes nues impliquées.
Actualités: la 2e saison vient de commencer.

4ème place: Futurama
Découvreur: moi-même.
Histoire: Fry, un médiocre livreur de pizza new-yorkais, se fait par mégarde cryogéniser et revient à la vie en l'an 3000. Il rencontre la cyclope Leela et le robot alcoolique Bender, se fait engager par son arrière-arrière-arrière-(...)-arrière-petit-neveu Hubert Farnsworth, un savant fou de 150 ans amnésique, gâteux et irascible, et rencontre le reste de l'équipe: le fonctionnaire jamaïcain Hermes, la stagiaire multimillionnaire Amy Wong et mon personnage préféré, le docteur Zoidberg, une espèce de crustacé géant rose et gaffeur spécialisé en médecine humaine. La série a été créée par Matt Groening, le fameux inventeur des Simpsons, et le dessin est du même style. L'humour est assez semblable à celui des Simpsons, bien que plus axé politique dans certains cas (environnement, politique...) sans jamais perdre un humour à la fois grinçant et complètement débile.
Actualités: série arrêtée au bout de 5 saisons et un film.

5ème place: Heroes
Découvreuse: Ma Puce
Histoire: de nos jours, des personnes acquièrent d'étrange pouvoirs qui font d'eux des héros. Mais tout le monde ne vit pas ces pouvoirs de la même manière: Nathan Petrelli, qui peut voler, cache ce pouvoir pour être élu sénateur de New York, tandis que la pom-pom girl Claire Bennett, capable de régénérer n'importe quelle blessure, se déteste et pense qu'elle est un monstre. Le geek japonais Hiro Nakamura se prend pour un personnage de comics en jouant avec le temps, la prostituée schizophrène Niki Sanders n'utilise sa superforce que lorsque sa sombre seconde personnalité prend le dessus, tandis que le policier Matt Parkman a l'impression de devenir fou en découvrant ses pouvoirs de télépathe. De nombreux personnages gravitent dans cette série et il est parfois difficile de s'y retrouver, et la troisième saison me paraît plus embrouillée que jamais, mais ça va peut-être se calmer avec la suite de la série...
Actualités: la 3e saison a démarré

Sinon il y a toute une liste de séries que j'aime bien... Les Simpsons, Friends, Buffy, le Caméléon, Dark Angel, Malcolm in the Middle, etc. Mais là j'ai la flemme de détailler.

A part ça, je veux me barrer de La Rochelle.

dimanche 28 septembre 2008

J'pensais à un truc...

Ouais je rajoute encore un coup d'hormone féminine sur ce blog délaissé (eh deux articles dans la journée moi, c'était pas arrivé depuis combien de temps à ce blog dis moi ...?)
J'ai laissé tombé le sourire cynique deux secondes pour toi, exprès pour te pondre une petite idée rafraichissante et jouer les intellos avec un principe artistique à la con que personne ne connait...
Vu que tu en es encore à te promener avec une carte et à te tromper dans les bus, tu peux peut-être profiter de ton ignorance de La Rochelle pour experimenter la dérive.
Hop là ni vu ni connu j'te sors un petit copier/coller de wikipedia :
"La dérive est une manière d'errer dans la ville pour sa découverte en tant que réseau narratif, d'expériences et de vécu.
Le poête et écrivain situationniste Guy Debord a utilisé cette idée dans son texte La théorie de la dérive pour amener ses lecteurs de reconsidérer la manière dont ils vivent l'espace urbain. Plutôt que de demeurer emprisonnés dans leur routine quotidienne et de faire chaque jour le même trajet sans prêter la moindre attention à leur environnement vital, la dérive exhorte les citadins à suivre leurs émotions pour regarder les situations urbaines sous un angle radicalement nouveau. Ceci amène à la constatation que si la plupart de nos villes sont si peu plaisantes à vivre cela provient du fait qu'elles ont été conçues sans le moindre souci de leur impact émotionnel sur leurs habitants ; ou même dans la perspective contraire, qui est d'opérer un contrôle psychologique à travers l'élaboration de leur structure même."
Bon, il est clair que c'est encore un de ces trucs qui marchent mieux quand t'as dix grammes dans le sang (ça ou une substance illicite de ton choix), mais bon on peut essayer sans.
En gros ça part sur le principe qu'il y a un facteur emotionnel relié aux lieux qu'on traverse. Ce qui fait que certains lieux vont te happer et d'autres au contraire vont te repousser. Tu vas donc juste te contenter d'errer en essayant de sentir ces courants et voir où ils te mènent, les rencontres que ça te pousse à faire et tout ça.
A lire les comptes rendus des situationnistes qui ont fait ça, ça pousse souvent dans les cafés, mais je ne sais pas si c'est universel...
Si tu connais un minimum l'endroit dans lequel tu fais ça (ca peut etre un quartier comme une ville entière) tu peux ensuite dresser des cartes de ces "courants emotionnels".
Donc je compte sur toi pour profiter d'une journée de beau temps pour faire cette experience et pourquoi pas nous raconter ta dérive en photo maintenant que tu as un appareil...

Valentine aux commandes !

J'ai demandé a Adrien ses identifiants blogspot pour aller écrire dans son blog et... il me les a donné ! L'inconscient... (Ce qui est beaucoup moins drôle c'est qu'il a les miens aussi maintenant, mais comme il est beaucoup moins machiavelique que moi disons que j'espère concerver une longueur d'avance...)
Il n'y a pas si longtemps j'ai découvert un petit site sympathique, le genre de conneries qu'on trouve sur le net un après midi pluvieux après s'être lassé de regarder le chat jouer avec les ficelles des sacs poubelles pendant deux heures...
Le site c'est Yearbook Yourself, le principe est simple : vous prenez une photo de quelqu'un prise de face et avec un astucieux montage vous obtenez une photo de yearbook americain assez vieillotte.
Une petite démonstration ne peut faire de mal, choisissons un cobaye de façon purement aléatoire. Adrien tiens...
(Un petit moyen de se défouler puisque je ne peux approcher sa masse capillaire avec des ciseaux sans être menacée d'avoir la tête épilée...)
En 1950 par exemple Adrien aurait pu avoir cette tête ci :
En 1968 il aurait pu adopter un brushing parfait... Manie qui ne serait toujours pas passée en 1976...
En 1982 il aurait sérieusement fait penser à l'un des personnages de that 70's show.... Tandis que deux ans plus tard le cheveux aurait déclaré son indépendance et commencer à croitre de façon horrizontale...
En 1998 il vivait son pire cauchemard... mais gardait toujours ce petit regard petillant de grand seducteur du dimanche dont ne profite malheureusement que le miroir de sa salle de bain...
Comme quoi il faut relativiser, oui, ô lecteur de se blog, si toi aussi ta mère t'as obligé à porter ces horribles caleçons moulants aux couleurs barriolée, des chemisiers à colerette et ces bonnets étranges avec des pattes qui revenaient sur les oreilles dans les années 90, chaque génération a son lot d'horreur et nous.... bah visiblement Adrien s'est sacrifié pour en prendre une bonne partie...
Le droit de réponse de Moune: RHAAAAAAA!!!! Valentine!! Je vais te tuer!!

samedi 27 septembre 2008

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"La meilleure chose qui puisse t'arriver, c'est de t'ennuyer."
Démocrite

"Y'en a qui ne connaissent pas la Picardie..."
Les Fatals Picards

Quand les emmerdes arrivent, ça arrive toujours par paquets. Au début, je n'y croyais pas, je me disais naïvement que ce n'était qu'une façade, la tendance qu'ont les gens de toujours voir le mauvais côté des choses et de croire qu'ils accumulent les mauvaises expériences sans voir les bonnes... Que nenni. Les emmerdes, c'est treize à la douzaine.

Par exemple, moi, à La Rochelle. Exemple totalement aléatoire, bien entendu.

Les préliminaires, pour bien commencer. D'abord, juste avant les vacances d'été, une engueulade mémorable avec mon père qui m'a plus ou moins fait couper les ponts. Ensuite, plus tard, au milieu du mois d'août, la décision très difficile que j'ai prise de laisser définitivement tomber T. pour "avancer dans la vie". Je n'ai pas la moindre idée de ce que ça peut bien vouloir dire, tout ce que je sais c'est que j'ai cessé de communiquer avec l'une des personnes à qui je tiens le plus. Vous n'en saurez pas plus, c'est comme ça.

Bon, ça c'est le début, ça ne compte pas vraiment dans les événements (même si le soutien de l'un et de l'autre auraient été non négligeables pendant mon installation).

Ensuite, le fait d'être tombé en panne de voiture en venant emménager à La Rochelle. A trente bornes de la ville, après 800km de trajet sans histoire (à part que j'ai failli me faire noyer par une tempête à Montpellier... ils s'y connaissent en drache là-bas...). Bilan: après deux semaines d'immobilisation, le verdict: allumeur mort. Comme c'est évidemment une voiture assez vieille et assez particulière, c'est inréparable, il faut le changer. Rien dans les casses des alentours, donc il faut du neuf. Prix de l'opération TTC: 740 euros. Après discussion avec le conseil familial, une autre solution est trouvée: je reste sans voiture encore un moment pendant qu'on cherche la pièce par chez moi, dans le Sud. La pièce neuve vaut 400 euros, d'occasion 150. Bon. Donc je suis sans voiture après trois semaines à La Rochelle. Conséquence non négligeable: je ne bouge pas le week end pour Poitiers, le Puy du Fou, Guérande, la Bretagne, je reste chez moi. Autre conséquence: au lieu d'aller faire mes courses pas cher à Lidul, je suis forcé de les faire à pied à Chumpion, et croyez-moi, 10 kilos de conserves et de bouteilles de lait sur le dos plus les sacs, c'est moyennement drôle.

Bon, mais ce n'est pas fini. Car je me suis abonné à ED*F. Sauf qu'ils n'ont pas été foutus d'envoyer les papiers à mon adresse, donc je me suis tapé 5 bornes à pied jusqu'à leur bureau pour refaire mon contrat et prendre rendez-vous pour qu'ils me remettent le gaz qu'ils m'avaient coupé.

Et puis je me suis inscrit à la fac. Mais comme je suis super doué, j'ai perdu le coupon à donner à la LMD*E sur la route, et j'ai dû donc y retourner.

Et puis internet... Aaah, internet. Eux non plus, ils n'ont pas réussi à m'envoyer mes papiers. Alors j'ai fait trois allers-retours jusqu'à leur bureau, et après avoir épuisé trois opérateurs, j'ai enfin eu mes paramètres de connexion. Qui ne m'ont servi qu'une petite après-midi, puisque le soir même la Livebux agonisait lamentablement dans une gerbe de lumières clignotantes et refusait fermement de me rendre ma connexion. J'ai donc dû aller à... euh... loin, genre 5km, pour échanger ma Livebux auprès d'un point Orunge. Car Orunge n'a pas de point relais au centre-ville. Seulement en banlieue. Par bonheur, cette fois-là, j'ai réussi à comprendre les bus de La Rochelle.

Sans oublier, bien sûr, l'annulation de la seule matière qui me plaisait dans mon cursus universitaire (voir article précédent).

Ah, et je me suis aussi engueulé avec l'une de mes meilleures amies quand j'ai fait la braderie de Lille, au début du mois.

Et l'organisation de la fac est lamentable, je viens de recevoir par mail l'emploi du temps de la semaine prochaine.

Je cherche, hein... mais je ne vois pas grand chose de positif dans mes mésaventures des dernières semaines...

A part ça, j'espère que le net va tenir...

jeudi 25 septembre 2008

Boom baby!

"Rien ne vaut la vie à deux, si ce n'est la vie à un."
Diogène

Je savoure intensément ces mots jetés sur ce blog, comme tous les ans à la même période (à peu près) depuis trois ans: j'ai enfin le net chez moi.

Oui, je suis un nerd. J'assume.

Il s'en est passé des choses depuis la dernière fois. Je suis arrivé à La Rochelle, j'ai rencontré des gens, retrouvé la demoiselle croisée dans le train au début de l'été, commencé la fac, visité la ville, tout ça. Désormais, je fais le trajet entre ma maison et la fac en dix minutes, au lieu des quarante des premiers jours. C'est que je m'intègre. La preuve, aujourd'hui je suis allé dans le centre ville, tenez-vous bien, SANS CARTE. Quel homme, pas vrai? Eh bien je ne me suis presque pas perdu. Je commence à m'y repérer, même.

Bon, les banalités d'usage: bla bla bla vivre au bord de la mer, bla bla bla bonheur intégral, bla bla bla impression de revivre, bla bla bla vive la mer, les cités médiévales ET marines et les mouettes. Ca c'est fait.

Maintenant on va passer à un petit coup de gueule légèrement plus politique. Oh non, vous direz-vous. Eh si, rétorquerai-je. Et je vais y aller franco, en plus, quitte à me refaire harponner par la militante de droite qui écrivait en texto pour m'insulter lorsque j'en parlais l'an dernier: je vais ressortir la LRU du tiroir.

Vous vous souvenez de la LRU? La Loi de Réforme des Universités? Le joli projet monté par notre jolie ministre de l'Enseignement Supérieur, Valérie Pécresse, pour changer tout plein de choses dans les facs, les rendre libres, indépendantes, performantes, tout ça. Mais si, souvenez-vous, même que nos jolies rues étaient pleines de vils étudiants aux cheveux longs qui fumaient de la drogue et se croyaient de retour en mai 68! Oui, voilà, ces vilains petits gauchistes embrigandés par l'opposition et décérébrés par les syndicats, ceux qui ne voulaient pas de la LRU, les sots. Même qu'à l'intérieur des facs, les gens se sont battus entre ceux qui ne voulaient pas de la LRU mais qui ne voulaient pas non plus qu'on les empêche d'avoir cours, et ceux qui ne voulaient pas de la LRU et qui étaient prêts à fermer la fac pour obtenir ce qu'ils voulaient.

L'histoire s'est bien terminée: les gentils étudiants travailleurs ont obtenu après quelques semaines que les vilains glandeurs porteurs de banderoles retournent travailler au lieu de fermer les facs, la jolie ministre de l'Enseignement Supérieur a confirmé sa loi en affirmant toutefois qu'elle nous avais compris (ou alors elle a dit "je vous hais, compris?", la question se pose encore), et les facs ont dû commencer à travailler pour devenir des pôles d'excellence.

Oui mais au bout du compte, ça sert à quoi, la LRU? Techniquement, à donner de l'indépendance aux universités. En clair, à couper le cordon avec l'Etat, qui finance beaucoup moins, de manière à ce que les universités accueillent en leur sein des entreprises régionales pour financer les programmes. C'est de l'indépendance, mes amis. Ce qui se traduit par des petites modifications sans importance des budgets et de l'organisation administrative des universités.

Je vais vous donner un exemple de la magnifique utilité de la loi LRU. J'ai choisi la fac de La Rochelle parce que c'était la seule à proposer en master 2 un module de biologie sous-marine. Pour postuler dans ce module, j'ai dû passer mon niveau 2 de plongée en accéléré à la fin de l'été, claquant dans l'opération un peu plus de 600 euros, sur les 2000 que j'ai gagnés cet été. J'ai refusé des masters d'autres facs plus réputées, comme celle de Brest, ou dans la continuité directe du M1 que j'avais effectué, comme Calais/Lille. J'ai choisi de bouger encore une fois, de changer de vie une fois encore, de déménager dans un endroit où, contrairement à Lille et, dans une moindre mesure, Metz, je ne connaissais personne en arrivant. Parce que mon projet professionnel, c'est la biologie sous-marine, le métier et les compétences de plongeur scientifique. J'ai fait ce choix sans regret, j'ai payé le déménagement, l'inscription, l'installation dans l'appart avec l'argent gagné cet été, pensant pouvoir acquérir l'expérience nécessaire à mon avenir professionnel.

Mais grâce à la LRU, l'université doit, je cite nos profs, "faire des économies". Ben oui, certaines facs ont moins des âmes de requins et de publicitaires que d'autres, donc celles qui n'attirent pas toutes les entreprises de la région ont moins d'argent que les autres. A La Rochelle, pour une raison ou une autre, les modules où moins de 12 personnes s'inscrivent sont considérés comme "non rentables" et sont fermés. En biologie sous-marine, on est 9. Donc le module pour lequel plusieurs d'entre nous ont déménagé et payé ne sera pas ouvert. Merci la LRU!

Et attendez, vous n'avez pas le plus drôle. Si jamais 12 étudiants avaient postulé pour ce module, il n'aurait pas ouvert quand même: pour pouvoir le mettre en place, il ne faut pas que les étudiants soient trop nombreux, sinon ça pose problème pour la sécurité et les sorties sur le terrain. L'idéal d'effectifs serait... 8 ou 9 personnes maximum. N'est-ce point cocasse?

J'en pouffe encore.

Donc merci, chers amis étudiants, pour avoir refusé un combat contre le gouvernement quand il en était encore temps, merci d'avoir voté, un à un, l'ouverture des facs pour pouvoir passer vos précieux examens, merci d'avoir pensé à ceux qui se retrouvent et se retrouveront obligés de rentrer dans les filières "rentables" financées par les patrons d'entreprises, merci d'avoir préféré étudier studieusement et égoïstement, merci d'avoir pensé à votre année, votre avenir, vos cours, plutôt que d'avoir pensé à tout le monde, aux futurs étudiants qui prendront bientôt votre place sur les bancs des amphithéâtres et qui devront bientôt faire des choix d'options proposés par Mac Donalds, Bonduelle ou SFR (et je ne dis pas ça pour rire: des représentants de ces trois firmes siègent désormais au conseil d'administration de la faculté des sciences et techniques de Lille), à tous, vraiment, merci pour votre sens du sacrifice, votre solidarité et votre ouverture d'esprit.

L'individualisme nous tuera tous, je pense.

A part ça, j'ai les nerfs.