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dimanche 27 mai 2007

Lâchez tout!

"C'est le genre de préservatif que je pourrais retrouver entre mes chaussures."
S., à peu près


D'avance, pardon pour le manque de structure de ce billet. Je viens de vivre un week end riche en événements et je compte utiliser le présent blog pour graver mes souvenirs. Vu mon état de fatigue, il se peut que la chronologie soit assez peu respectée.

Vendredi, après quatre heures de trajet en plein soleil sur l'autoroute séparant Metz de Paris (en comptant les 10 minutes de pause repas et les traditionnelles 40 minutes de visite impromptue de la banlieue parisienne dues à mon sens de l'orientation comparable à celui d'une fougère), je suis arrivé chez ma tante. Tel l'amorphe moyen, je lis des BD pendant qu'ils sont tous partis bosser puis m'endors sur le canapé. Le soir, après un repas fort sympathique en famille accompagné de glace à la fraise maison (niam, est-il besoin de le préciser?), je relis six ou sept albums de Tintin (toute ma jeunesse) avant de sombrer dans le sommeil du juste.

Le lendemain, tout s'enchaîne: lever à 7h, RER, métro, TGV, et me voici dans la ville qui accueillera peut-être mon auguste présence l'an prochain: Lille. Comme on peut s'en douter, S., étant dotée de deux chromosomes X, est fort logiquement à la bourre. Bon. Elle finit par me bondir dessus dans le dos, et nous voilà partis dans le métro lillois qui, à mon humble avis, sent fort mauvais. Après quelques courses, je retrouve le quartier de S., les plantes injustement qualifiées de "mauvaises herbes" qui jaillissent un peu partout dans les fissures des trottoirs, les bâtiments de brique rouge et le sympathique foutoir de l'appart de S.

A peine installé que c'est le départ: pique nique improvisé dans un super parc de Lille (même si le fond sonore ressemble curieusement au son des voitures qui passent à train d'enfer sur l'autoroute à 10m de là), où je discours avec force enthousiasme de la beauté des épaules dénudées chez les femmes. Et j'assume. Après avoir profité du grand air, S., qui doit bosser son mémoire, me catapulte pour un cours de cuisine asiatique chez la Poulette, chargée de me baby-sitter l'après-midi. Retour pour les courses, donc. Nous discutons de mon statut d'esclave attaché à sa personne qui pousse d'une manière on ne peut plus sexy le chariot des courses, ainsi que des multiples sortes de riz qui fleurissent sur les rayons de Champion.

Retour en cuisine, je dépiaute les crevettes sans même faire une seule blague scabreuse (serais-je en train de m'assagir?) pendant que la Poulette prépare l'huile, le riz, tout ça... Nous faisons frire les beignets de crevette, puis après pas mal d'expériences infructueuses ardamment commentées d'un ton d'experts qui nous vaudra de la part de S., arrivée entretemps, de franches railleries, nous finissons par nous en sortir dans la confection de chips de crevette. Ensuite c'est la pause du marmiton, à part découper quelques lanières de poulet je n'en rame plus une, et je laisse la Poulette achever son repas oriental avec la dextérité qui la caractérise.

Vient enfin le moment de la dégustation, et le verdict est unanime: vivement qu'on légalise le mariage homo, qu'on puisse décréter la Poulette bonne à marier. Après ça, nous profitons sans vergogne des déboires sentimentaux de notre hôtesse pour la faire sortir, alors qu'elle était fatiguééééée et qu'elle bossait le lendemain. De toutes façons c'était écrit dans les biscuits chinois, qu'elle devait repousser ses limites, alors hein, c'était le destin!

Après une préchauffe à la vodka pomme qui laisse S. un poil plus imbibée que nous, direction la Tchouka, une boîte gay fort sympathique avec de la musique pourrie. S., déterminée à trouver à la Poulette une nouvelle conquête, râle contre les camionneuses qu'il y a "même au bar" (c'est dire! ...moi non plus j'ai pas compris), danse avec entrain et grimaces et disparaît sporadiquement dans la foule pour surgir deux minutes plus tard dans notre dos. De mon côté je passe mon temps à danser vaguement, à compter les mains au panier que je subis sans parvenir à déterminer d'où elles viennent et à enlacer la Poulette, en partie pour la convaincre de rester encore un peu.

Mais la fatigue nous abat, et nous ressortons 1h30 plus tard. Après avoir raccompagné la Poulette, retour vers l'appart de S. où nous sombrons dans un sommeil vaguement alcoolisé de douze heures d'affilée, à peine perturbé par les orgasmes à répétition de la voisine du dessus de S. D'ailleurs, à moitié endormis, nous avons disserté sur la possibilité qu'elle ait changé de partenaire, la gamme de cris employée étant selon elle très différente ("d'habitude elle le fait pas ça de crier en étouffé, comme si elle bouffait l'oreiller"). Entre les grincements et les orgasmes, on n'a pas eu grand chose à faire pour imaginer le rythme des divertissements qui se déroulaient au-dessus.

Bref, nous nous réveillons complètement dans les vapes à 16h, vaguement décidés à profiter quand même un peu de la journée. Après une pizza trop cuite, nous partons nous ballader. Joie: un parc zoologique, où je m'éclate vraiment en observant les réactions de dégoût des simples mortels devant de magnifiques chauve-souris ou de splendides serpents. Après cela, bar ("coca pour tout le monde!"), petites courses, kebab et retour chez S. avec 3 bouteilles de sangria pour la soirée et une de coca pour nous permettre de la passer, la soirée. Ensuite la Poulette débarque avec R., un pote à elle fort sympathique, et ma plaquette de chocolat que j'ai gagnée en pariant pour le régime sans elle au début de l'année. Après quelques verres, direction un festival avec des groupes de musiciens babacool accordéon-clarinette-violon and co, rebaptisé pour l'occasion le Régal Pour Les Yeux. Le premier moment depuis très longtemps où j'ai été plutôt satisfait d'être célibataire (je doute qu'une hypothétique nana ait apprécié de me voir me décrocher le cou toute la soirée pour capter le regard de telle ou telle jolie brune)(d'ailleurs j'ai pas réussi). La musique était vachement bien aussi, l'ambiance très bonne, on a bien dansé, bien rigolé, entre les slows langoureux avec la Poulette et les danses à l'arrache avec S. et R. (qui cherchait son copain des yeux en mode périscope toute la soirée), c'était bien marrant. Ensuite la Poulette est partie, après que je lui aie lu les lignes de la main avec ma grande pratique de la chiromancie ("mais SI c'est normal que la ligne du calcaire soit couplée avec celle du céleri en branche!"), puis le festival s'est terminé officiellement. Officieusement, on a passé encore une heure et demie dans la rue à écouter les clarinettistes amateurs jouer.

Finalement, retour chez S., dodo profond, interlude musical avec les orgasmes de la voisine, et réveil à midi. Après quelques heures chez la Poulette (où on a pu discuter de son toyz)(non ce n'est PAS sexuel) et où on a établi que manger du beurre dont la date de péremption était dépassée depuis 2 mois n'était pas forcément une bonne chose pour le bon goût du plat en question. Après quelques gros câlins avec la Poulette, nous établissons l'étrange tendance qu'ont les gens qu'on enlace à osciller bêtement de gauche à droite, et nous supposons qu'il s'agit d'un réflexe parental destiné à bercer une personne appréciée et à protéger pour la rassurer. Notre théorie est par ailleurs immédiatement détruite par S. qui, elle, ne bouge pas quand on l'enlace, sauf si l'autre bouge.

Après cela, retour à la gare, départ de Lille, retour à Paris, deux heures à poireauter dans la gare jusqu'à ce que V., ma pote québécoise, ne m'appelle pour me dire que finalement, elle n'avait pas assez dormi pour pouvoir sortir. Tant pis, je suis un peu déçu mais bon... D'ailleurs, fait étrange, je n'ai presque pas remarqué son fort accent qui, deux ans auparavant, me forçait à la faire répéter les choses plusieurs fois pour que je les comprenne: serais-je habitué à l'accent caribou?

Et me voilà, de retour à Paris, en train de comater en finissant de tapoter ce billet. Je crois que je vais aller me coucher, moi... Demain, c'est le retour sur Metz, et d'ici quelques jours, le grand déménagement... Vamos.

A part ça, les babacool sont de gauche, ça s'est entendu quand les accordénonistes ont joué "Hexagone"...