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dimanche 18 mars 2007

L'ennemie

Elle est revenue, sournoise, vicieuse, violente et sanguinaire. L'ennemie. Comme d'habitude, j'étais persuadé que j'allais pouvoir y résister, que j'avais tout pour lui opposer un flanc cuirassé au titane inoxydable du chaos de la mort, que cette fois ci elle allait glisser connement le long de mon armure impeccable, se ramasser lamentablement la gueule et aller lécher ses blessures pour un petit moment encore...

Eh ben non. Elle m'a eu, et en pleine tête en plus. Maligne, la salope.

Avant que ça ne dégénère, non, je ne parle pas de quelqu'un en particulier. Je parle de la déprime, qui me frappe régulièrement depuis quelques années, quand je prends de temps à autres conscience que je suis seul, sans attache, constamment déçu par les autres et par moi-même, sans avenir, sans passé, sans passion, sans envie... Bref, le gros coup de mou qui me cueille au coin du museau.

D'habitude, je me le prends au début de l'année, quand je fais le lamentable bilan des douze mois révolus. Ou alors à la Saint Valentin, quand je résume mes pauvres histoires de coeur pour n'en extraire que quelques rares bons souvenirs pour pas mal d'ennuis et de déceptions, par ma faute ou celle de l(a mal)heureuse élue. Mais là, super warrior, j'ai résisté comme un chef. Une année de plus ou une année de moins, rien à péter, y'aura toujours un hiver et un été ; la Saint Valentin c'est pas grave, je suis célibataire mais y'a des gens très bien à qui ça arrive, je crains personne. Trop la classe d'abord, la déprime ne m'aura pas, je l'attends de pied ferme.

Malheureusement l'assaut du printemps a été trop fort pour moi. Les rats abandonnent le navire, j'abandonne mon calme, ma patience, mes bonnes manières et ma diplomatie: je dis ce que je pense sans forcément réfléchir, je m'énerve encore plus que d'habitude, j'arrête de m'excuser d'être moi, je me lâche, je plante mes potes en début de soirée parce que pas envie de les voir se bécoter toute la soirée (comme ce soir tiens, je suis rentré il y a 15 minutes d'une soirée chez la Ptite, c'est la première fois que je repars si tôt), bref, tout fout le camp. Alors non, je ne me donne pas d'excuse: tout ce qui se passe en ce moment c'est entièrement ma faute, je suis méchant, pas diplomate pour deux sous, pas du tout porté sur les nuances et les faux semblants, et j'assume. Je fais mal, je heurte, je blesse, je choque : ok, pour une fois que c'est moi...

Non, je ne suis pas une victime, mais les reproches de ce que je suis ou pas je m'en prends quand même régulièrement (trop gentil, trop prise de tête, trop envie de convaincre, trop expansif, trop jaloux, trop naïf, trop attentionné, trop exigeant, donne trop de soi, trop blond...), alors qu'étrangement des compliments sur ce que je suis ou sur les efforts que je fais j'en ai jamais... Alors merde, pour une fois, c'est moi qui fait des reproches au lieu de compliments, et voilà. Au passage ce message n'est pas adressé à une personne en particulier (évitons le mode parano voulez-vous?) mais à tout le monde... Je vais décevoir ceux qui se croient uniques: vous n'êtes pas seuls à me voir comme vous me voyez. Les gens qui me trouvent naïfs, prise de tête ou exigeants sont plusieurs à penser ça, et je les emmerde par ailleurs parce que je fais des efforts, mais autant pisser dans un violon (encore que je préfèrerais manger une glace à la framboise, tant qu'à faire autre chose que bosser pour rien autant que ce soit comestible).

Donc voilà, je suis au sol, l'ennemie m'a abattu, j'agonise sous ses coups mais comme d'hab, je survivrai. Elle m'épargnera: elle sait que c'est vachement plus drôle de me recoller un marron au moment où je m'y attends le moins. Mais en attendant, elle est sur moi, et j'ai besoin d'un coup de main.

A part ça, les piafs aiment le pop corn et me le font savoir en me réveillant à 7h du mat.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Le livre du Voyage disait qu'il faut non seulement aimer quelqu'un pour ses qualités, mais aussi pour ses défauts! So fuck it!

A part ça, navré de te dire mais j'ai toujours l'impression d'être le seul a te voir comme je te vois, mouahahah.

Eh oui, avis à la populace du coin, Moune est peut-être plus surclasseux que ce que vous croyez...