Statistiques

Environ 0% des lecteurs actuels de ce blog sont morts au cours des dernières secondes.

dimanche 6 avril 2008

Ode à la neige

"La vie, c'est comme la neige... Et là normalement je trouve une super comparaison/métaphore/allégorie/whatever, mais honnêtement, pas envie. Servez-vous un peu de votre tête pour une fois."
Anaximandre

Il a fallu que j'aille dans le Pas-de-Calais pour avoir de la neige. Après avoir affronté une année entière les rigueurs du climat de Metz en espérant vainement apercevoir le moindre flocon. Si c'est pas de la mauvaise volonté...

A Wimereux, ça sent la tempête de neige à plein nez. La neige colle, est à moitié liquide, bref, s'il gèle cette nuit je sens qu'un paquet de poteaux téléphoniques vont se casser la gueule. Comment je le sais? Facile: quand j'étais jeune, y'a eu presque le même genre de neige. Ca colle, ça s'accumule sur les fils électriques et les branches des arbres, le poids les entraîne vers le bas et finalement crak, un arbre tombe sur un poteau, et poum, t'as plus d'électricité pour la semaine, et t'as 70 centimètres de neige devant la porte. Et tu es dans le Var, précisons. Au mois de mars.

A l'époque, j'étais en seconde, j'étais jeune, con, boutonneux, avec une coupe ridicule et quelques bourrelets en trop. Et j'ai passé les vacances d'hiver les plus géniales de ma vie. D'abord, la neige: depuis que je suis tout gamin, tous les hivers je me lève le matin et je regarde par la fenêtre s'il a neigé pendant la nuit. Parce que la neige, ça voulait dire pas d'école, et/ou la journée à faire des batailles de boules de neige trop cool avec les copains. Là, 70 centimètres, alors que j'étais convaincu depuis avoir quitté la Picardie que je ne verrais plus un flocon. Le pied intégral!

On a fait des batailles de boule de neige, des bonhommes de neige, des anges, on a couru en avalant les flocons, tout ça... Et ensuite on rentrait à la maison pour manger les patates et les pizzas qu'on faisait cuire au feu de bois dans la cheminée, parce que l'électricité avait disparu à l'instant même où l'un des arbres de mon chemin s'est étalé sur un des fils.

Il a fallu déblayer les voies, bien sur, mais c'était rigolo. En plus, il y avait la collaboration entre voisins, quand on filait à bouffer à ceux qui n'avaient pas eu le temps de faire les courses, ou du bois à ceux qui délaissaient leur cheminée au profit des radiateurs...

Et puis il y a eu le gros événement: les naufragés de la Nationale 7. Cette route mythique passe approximativement à 100m de chez moi, et passait autrefois par mon village. Quand la neige est tombée, les voitures se sont retrouvées bloquées. Les gens du village ont alors dépêché des équipes de secours, et ils ont été amenés dans la salle des fêtes.

Et puis ma mère et ma soeur sont partis voir ce qu'il en était, et elles sont revenues avec une famille de quatre personnes (dont deux jumelles brésiliennes adoptées qui ont fortement mis mes hormones en ébullition) et un couple de La Rochelle... Et ça a été le joyeux bordel pendant trois jours, à partager les repas et les histoires tous ensembles devant la cheminée, à déblayer la neige, et pour moi, à remettre la main sur cet étrange bouquin que je n'avais jamais réussi à vraiment commencer, et qui s'appelait... Bilbo le Hobbit.

Dont acte.

Là, de retour à la station, j'ai savouré les flocons qui s'accumulaient sur ma veste et mes cheveux, et depuis, je regarde la neige tomber par la fenêtre. Et j'espère qu'elle ne s'arrêtera pas de sitôt.

Et f*ck à ceux qui trouvent que "le monde revêt un manteau blanc" ou que "la neige rend le monde pur" et autres nullités littéraires. La neige, c'est pas de la poésie, c'est de l'enfance et des souvenirs.

A part ça, mes anémones sont toujours vivantes...

1 commentaire:

Gimly, a dit…

Que de souvenirs... j'adore la neige!!