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jeudi 3 mai 2007

Les écolos, cette race à part...

"Être écolo c'est comme être une femme: ceux qui ne le sont pas ne peuvent pas comprendre."
Princesse Leia

Allez ce soir je parle d'autre chose. Après tout, y'a pas que le cul dans la vie... y'a le sexe aussi (clin d'oeil à la Poulette). J'hésitais entre les nanas à walp sur les pubs qui désacralisent le mystère de la nudité féminine, et raconter ma journée d'écolo de base. Dans le premier débat, j'aurais orienté la discussion sur les gosses qui voient des femmes nues un peu partout dans les pubs, qui finissent par s'habituer à ces images et ne trouveraient plus grand chose d'excitant à voir ça en vrai... et j'aurais argué que ça nous emmène vers une belle lignée de mâles à troubles érectiles fréquents... Et puis finalement ça m'aurait gonflé cette histoire, après tout la société évolue, et le fait que je n'approuve pas sa direction n'y changera pas grand chose.

Et dans la discussion que j'ai choisie, je compte parler de ce qui est parfaitement normal pour un étudiant en écologie et qui peut paraître totalement dingue à des gens normaux, et vice versa. Dans tout ce qui va suivre, le mot "écolo" désigne un étudiant en écologie lambda.

J'ai eu ce flash tout à l'heure, en voyant B. plongé dans un gros bouquin sur les batraciens. Je trouvais ça parfaitement normal, je ne voyais rien d'étonnant à passer son temps de loisir à étudier les bestioles et les plantes. Et puis je me suis revu au lycée, ou même pendant mes premières années de fac. "Un gars qui lit un pavé sur les grenouilles? C'est quoi ce psychopathe?"

Un écolo n'a, en général, peur de rien qui soit "naturel". Contrairement aux gens normaux, il ne trouve pas écoeurant de fouiller la vase pour en extraire des larves d'insectes, il peut passer du temps couché par terre à essayer d'identifier une plante ou de la prendre en photo sous le meilleur angle possible, il peut patouiller à pleines mains dans la boue et l'humus, il ne trouve pas immonde de plonger son doigt dans le rectum d'un chevreuil pour en extraire les fecès ou de chercher les tiques sur le pelage du chevreuil en question pour les étudier ensuite. Un écolo joue avec les araignées qui lui montent dessus (personnellement j'adore ça), ne gesticule pas dans tous les sens quand il se fait effleurer par un insecte, plonge sa main dans les fourmilières pour observer le comportement des fourmis et s'amuser à sentir l'acide formique, vérifie si une plante est protégée avant de la cueillir, et retourne les pierres et les tôles ondulées pour trouver des orvets et des serpents.

Une personne normale ne trouve pas les écolos normaux. Mais les écolos, eux, se trouvent tout à fait normaux, merci pour eux.

Le but de ce billet n'est pas de faire passer les écolos pour des gros durs du chaos de la mort qui ne craignent personne, mais de montrer combien la façon de voir les choses qui nous entourent peut changer du tout au tout en très peu de temps. Je me prends pour exemple: il y a trois ans, celui qui me mettait une araignée dans le cou était un homme mort. Maintenant, je fais en sorte d'éviter de bouger pour permettre à la bestiole en question de s'en aller sans encombre, et je rigole avec le plaisantin de cette bonne blague. Il y a trois ans les plantes me gavaient et ma conscience écologique était assez peu développée... maintenant je fous des baffes à ceux qui laissent brûler les lampes et qui prennent leur voiture tout le temps. Il y a trois ans il fallait me taper dessus pour me faire quitter la rassurante proximité de mon ordinateur, maintenant j'adore sortir et me balader au milieu de nulle part pour disserter sur les violettes avec ou sans odeur ou regarder dans la longue-vue de B. la couleur du pic épeiche ou de la bergeronnette des prés...

La portée du billet de ce soir est assez philosophique: les gens peuvent changer énormément, très vite, et sans même s'en rendre compte. Vous avez deux heures pour élever des autels pour célébrer mon immense sagesse.

A part ça, un de mes profs de Metz a participé à l'élaboration du pacte écologique de Nicolas Hulot... La classe!

1 commentaire:

Anonyme a dit…

C'est amusant jai eu une discussion similaire il n'y a pas longtemps à porpos du phénomène, sauf qu'au lieu des étudiants en écologie c'était les étudiants en art... Mais bon ça revient au même : quelques connaissances et pouf ! Voilà le regard complet qui change ! Là au lieu de concerner tout ce qui touche au naturel, nous le changement se fait sur tout ce qui concerne l'image. Et comme on est dans une société qui nous balance des images à longueur de journée, ou que même simplement on a des yeux pour regarder tout ce qui nous entoure, beh c'est la vie entière qui devient différente. Ou plus chelou... Qui a par nous a déjà regardé sa couette alors qu'il était dans son lit en se disant "Putain avec les fibres et les ombres là ça doit être trop dur à dessiner ce truc..."