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jeudi 14 juin 2007

Ogres, mélancolie et araignées

"Il y a deux sortes de gens: ceux qui disent des conneries, et ceux qui les écoutent. Toi, tu m'écoutes."
Platon

"Je cherche un homme... "
Diogène, au milieu d'une séance photo des Dieux du Stade.

Eh oui, ce soir deux citations pour le prix d'une. Elle est pas belle la vie?

Je viens d'aller voir Shrek 3, avec ma frangine (désolé Poulette j'ai pas pu résister... Je te promets que je te réserve le 4). J'avais eu pas mal de critiques négatives, qui disaient que c'était bof bof, la magie commençait à s'épuiser...

C'est peut-être vrai, mais il reste quelques tonneaux en réserve.

Le film tarde un peu à démarrer, le début ne m'a pas trop fait rire, mais la suite retrouve le rythme des précédents opus. On trouve un peu moins de références (dont quelques unes en français à Dubosc et Brice de Nice, beuh), mais l'histoire est très drôle, les gags fendards (même si on observe un retour à une tendance un poil plus scato, comme au premier), les personnages à pleurer de rire, et le brushing de Charmant toujours aussi parfait.

J'ai eu la bêtise de regarder la bande-annonce: ne le faites pas, ça gâche plein de parties drôles du film! Bref, une suite toujours excellente, qui commence un peu à s'essouffler de temps en temps mais qui se rattrape vraiment bien aussitôt, ce qui fait vite oublier les quelques "passages à vide". A voir absolument.

Dans ce troisième volet, on a l'intégration de la mythologie de la Table Ronde. Les références à Arthur, Guenièvre et Lancelot m'ont fait hurler de rire... Et j'avoue que j'aurais aimé avoir T. à côté de moi pour bavarder de notre grand débat sur le fait que Lancelot soit le pire enfoiré que la terre ait porté ou non.

Ca m'a rendu mélancolique à la sortie. Le deuxième, j'étais allé le voir avec elle. Bon, ce n'était pas une référence, l'été 2004 n'était pas la partie la plus reluisante de notre chaotique relation. Mais même. J'aurais aimé qu'elle soit là. J'aurais aimé qu'elle soit encore dans ma vie.

J'ai l'impression de parler d'elle comme une morte. C'est peut-être ça la clé. Chérir son souvenir et y penser comme une disparue...

...j'ai du mal.

Ma soeur m'a posé une question rhétorique à propos du blaireau de connard de la putain de sa race maudite d'enculé de sa mère avec qui elle "ressort", malgré l'avis négatif d'à peu près 99,8% de son entourage (les 0,2% restants sont le naze en question et ma cousine qui lui dit de faire ce qu'elle veut)(d'ailleurs Z. va falloir qu'on cause...) : "ça fait trois ans que c'est comme ça, que veux-tu que j'y fasse?" Ce à quoi j'ai répondu au tac au tac: "et c'est à moi que tu poses la question?"

Je me suis fendu sur le trajet du retour d'un couplet sur la bêtise absolue de se baser sur ses espoirs. J'ai espéré pendant trois ans après les hauts et les bas d'une histoire aléatoire (tiens ça ferait de bonnes paroles de chanson ça). Résultat: une expérience de l'amour qui frôle le néant, des années à ne penser qu'à elle et au fameux "et si...?", et même pas de souvenirs à chérir puisque, de son propre aveu, elle ne sait pas vraiment si elle était vraiment amoureuse. Bilan incontestablement négatif non? Oui, on a eu de bons moments, d'excellents même, mais au final ça compense vraiment ce que j'ai perdu et les baffes que je me suis prises? J'en doute.

La faute à qui? A moi, sans aucun doute. Moi le rêveur, l'empathe et l'accro à l'espoir.

Moi l'anti-mystère, comme me l'a rappelé V., le pauvre crétin qui se rapproche trop des filles pour devenir autre chose que leur ami le plus proche, celui qui se dévoile trop tôt et ne sait pas séduire.

Ca laisse un goût amer tout ça. Et c'est ce que j'ai essayé d'expliquer à ma frangine. Mais en même temps, je n'étais pas vraiment sur d'y croire vraiment. Parce que (patapé ma puce), de l'espoir il m'en reste quelques fragments pris dans les coutures de mes manches, quelques poussières sous mes bottes et quelques fils dans les cheveux. Je sais, c'est con. Mais j'espère finir par lui manquer comme elle me manque. Et j'assume.

Et puis, tout à mes réflexions, je suis arrivé à l'entrée de mon village. Et comme d'hab mon coeur a raté un battement, quand j'ai vu le panneau rond et bleu avec la flèche blanche dedans, qui indique où il faut tourner. Une peur irraisonnée, bête. J'ai vu dans un rêve qu'un jour je mourrai ici, sous ce panneau, avec la flèche pointant vers mon cadavre. Il y a déjà eu des accidents à cet endroit, et il y a souvent des fleurs accrochées au panneau, en souvenir des victimes.

D'habitude, je n'accorde aucune importance aux rêves. Mais maintenant je ne peux plus arriver dans mon village sans avoir une fraction de seconde la peur que le jour de ma mort au pied de ce panneau soit aujourd'hui. C'est complètement débile, mais pas moyen de me débarrasser de cette peur idiote.

J'ai repensé à mes autres peurs irraisonnées. Les ascenseurs, pourtant maintes fois vérifiés, dans lesquels on ne craint rien... Et pourtant je déteste être dans une de ces cages d'acier opaques et étouffantes. Ou alors la statue de Cézanne, à Aix. J'ai toujours l'impression qu'il se met à bouger dans mon dos et se prépare à me sauter dessus avec sa canne. Je déteste cette statue. Sans doute que je me suis inventé cette haine pour une obscure raison, mais je déteste passer devant.

Voilà le monstre. Atroce non? ...bon ok.

Avec tout ça, je me suis dit que je ferais mieux de ne pas trop me moquer de l'arachnophobie, parce que je dois faire pire dans le genre peur irraisonnée...

A part ça, ma vengeuse masquée m'a répondu, sur mon second billet à propos de l'affaire Lemarchal.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

J'suis allée voir Shrek vendredi soir et c'était trop génial ! C'est vrai que ça m'a manqué , les références , mais bon .. Merlin l'enchanteur en fou furieux rongé par la solitude est parfait :) Avec son gratin de cailloux (L)